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Les entreprises invitées à se saisir de la question de la biodiversité

29/11/2023

Les entreprises invitées à se saisir de la question de la biodiversité

Les professionnels du solaire et de l'éolien vont devoir davantage prendre en compte les enjeux de biodiversité dans leurs projets, voire de compenser leur impact   -     Image par Alain Audet de Pixabay

Très peu d'entreprises sont aujourd'hui conscientes des services que leur rendent les écosystèmes naturels. Dans le cadre de la stratégie nationale biodiversité, qu'il a présentée ce lundi, le gouvernement veut renforcer leur implication.

« La biodiversité, c'est encore l'angle mort du monde économique. Pourtant, les entreprises qui ne se saisiront pas du sujet risquent de ne plus exister demain ! » Alors que le gouvernement a présenté ce lundi la stratégie nationale biodiversité (SNB) de la France, la secrétaire d'Etat à la Biodiversité, Sarah El Haïry, veut mobiliser non seulement les citoyens et les acteurs publics, mais aussi les entreprises.

Elle réunira à ce titre mercredi 150 d'entre elles au ministère de la Transition écologique, et prévoit de lancer des groupes de travail pour les accompagner dans leur démarche. « Certaines ne savent pas que les écosystèmes naturels leur rendent des services qui leur permettent de tenir leurs modèles », insiste-t-elle lors d'un entretien aux « Echos ».

L'agriculture secteur phare

Censée entrer en vigueur le 1er janvier, la transposition dans le droit français de la directive européenne CSRD (Corporate sustainability reporting directive), qui comporte des obligations de reporting en la matière, doit leur permettre d'en prendre conscience. « Elle sera présentée en Conseil des ministres le 6 décembre, pour transposition avant la fin de l'année », indique la secrétaire d'Etat.

Certains secteurs, dont l'impact sur la biodiversité est plus prégnant, devront sans doute se mobiliser davantage. Dans l'énergie, par exemple, la SNB comprend les obligations, prévues par la loi sur l'accélération des énergies renouvelables de mars 2023, faites aux professionnels du solaire et de l'éolien de prendre en compte les enjeux de biodiversité dans leurs projets, voire de compenser leur impact.

Mais le secteur le plus touché sera sans doute l'agriculture, qui est à la fois l'un des grands contributeurs à la protection de la biodiversité (plantations, préservations des prairies pour l'agriculture extensive, etc.) et l'un de ses grands destructeurs (utilisation de pesticides polluants).

La SNB précise que le gouvernement prévoit d'« accompagner sa transition agroécologique » - un objectif plus large déjà posé dans d'autres stratégies nationales comme la Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat ou le Plan stratégique national de la politique agricole commune.

Ne pas mettre la nature sous cloche

Et ce, sans remettre en cause le plan Ecophyto 2030, en cours de consultation, a confirmé le gouvernement ce lundi. Alors que le nouveau plan Ecophyto prévoit de réduire de moitié l'utilisation des pesticides (par rapport à la période 2015-2017), les acteurs du monde agricole avaient pu espérer qu'il serait abandonné, après le rejet du texte européen correspondant par le Parlement la semaine dernière. « C'est un plan ambitieux mais nécessaire », argue Sarah El Haïry.

Mais globalement, l'agriculture est relativement épargnée par la SNB - au grand dam des ONG environnementales. Lors de la réunion de ce lundi à Matignon, le président des chambres d'agriculture Sébastien Windsor s'est félicité de la volonté « d'embarquer et pas d'imposer », pour « ne pas mettre la nature sous cloche et ne pas stigmatiser telle ou telle profession », a rapporté l'AFP.

Anne Feitz / lesechos



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