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Selon des ONG, 128 cas de désinformation climatique ont été recensés dans plusieurs médias depuis le début de l'année

20/04/2025

Selon des ONG, 128 cas de désinformation climatique ont été recensés dans plusieurs médias depuis le début de l'année

Illustration radio. (CORENTIN GARAULT / MAXPPP)

Les premiers chiffres de cette étude sont publiés par trois ONG, rapporte France Inter. Il s'agit de cas de désinformation qui "viennent contredire des faits établis par le consensus scientifique international", précise Eva Morel de Quotaclimat.

Cent vingt-huit cas de désinformation climatique ont été recensés dans plusieurs médias depuis le début de l'année, révèle jeudi 10 (Nouvelle fenêtre)avril un collectif de trois ONG(Nouvelle fenêtre) aidé par un outil d'intelligence artificielle capable de les quantifier en les détectant automatiquement.

Ces premiers résultats, consultés par France Inter(Nouvelle fenêtre), sont publiés par Quotaclimat, Science Feedback et Data For good. Ils sont issus d'une surveillance de dix chaînes de télévision et de huit antennes radio nationales sur les trois premiers mois de l'année.

Cet outil d'intelligence artificielle scanne la retranscription écrite des programmes de ces chaînes. Leurs alertes sont ensuite vérifiées par une intelligence humaine. Eva Morel de Quotaclimat explique qu'avant d'être aidé par l'IA, l'ONG détectait "quelques cas par mois". Il s'agit de cas de désinformation qui "viennent contredire des faits établis par le consensus scientifique international", précise-t-elle.

Cela concerne "quasiment tous les médias français"

Tous les médias sont touchés, selon les résultats des ONG. Eva Morel juge l'ampleur du résultat "très surprenante" : "On savait qu'il y avait des cas puisqu'on les détectait à la main. En revanche, de constater que ça ne concerne pas quelques médias mais quasiment tous les médias français, c'était très surprenant."  

Eva Morel souligne que "Sud Radio concentre 40 cas" de désinformation, "ce qui est très important". Selon les résultats des ONG, en deuxième position, on retrouve CNews avec 26 cas recensés puis LCI (11 cas), RMC (11), BFMTV (10), Europe 1 (10), franceinfo TV (9), France 2 (4), franceinfo radio (2), France Inter (2), Arte (1), France Culture (1) et RTL (1).

Les médias non présents, et qui étaient surveillés, "n'ont pas eu d'occurrence relevée de désinformation climatique sur la période concernée", précise la note. Il s'agit de TF1, France 3 Ile-de-France, M6, France 24 et RFI.

Le sujet de l'énergie "largement en tête"

"Contrairement aux idées reçues cantonnant la désinformation aux réseaux sociaux, les médias traditionnels sont désormais fortement exposés à la désinformation climatique", peut-on lire dans la note publiée par les ONG. Un risque jugé "important" par les ONG notamment parce que "les programmes d’information dans les médias traditionnels ont encore la confiance des téléspectateurs et auditeurs, risquant de normaliser les narratifs fallacieux, troublant la frontière entre faits et opinion, et mettant à risque notre socle démocratique".

Les résultats montrent également que "la prévalence de la désinformation climatique est notable à proximité des grands moments politiques et géopolitiques, indiquant une forte perméabilité du débat public à des vagues de désinformation sur des moments démocratiques d’importance".

Parmi les sujets les plus concernés, on retrouve l'énergie "largement en tête", indique la note des ONG précisant qu'il s'agit surtout de "désinformation ciblée sur les énergies renouvelables". Autre thématique ciblée, "la mobilité" et particulièrement "le sujet des véhicules électriques". "Deux constats alarmants compte tenu de la nécessité de (a) décarboner notre mix énergétique et (b) électrifier nos usages", analysent les ONG.

"Un sursaut s’impose"

Selon elles, cette "normalisation de la désinformation climatique" intervient dans "un espace informationnel audiovisuel supposé être régulé et donc protégé". Face à cela, "un sursaut s’impose" à la fois de la part des médias concernés mais aussi de la part de l’Autorité de régulation indépendante (Arcom), estiment les ONG.

À noter que ces travaux sont menés conjointement dans le cadre de la démarche internationale de détection automatisée de la désinformation climatique "Climate Safeguards" et l’analyse de la désinformation climatique par l’Observatoire des Médias sur l'Écologie

francetvinfo

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