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Ursula von der Leyen n'abandonnera pas le Pacte vert

27/07/2024

Ursula von der Leyen n'abandonnera pas le Pacte vert

le 18 juillet, Ursula von der Leyen a présenté aux députés ses priorités pour les cinq prochaines années.    © UE 2024 - PE

Cinq ans après le lancement du Pacte vert, Ursula von der Leyen mise désormais davantage sur une réindustrialisation « verte » du Vieux Continent. Reconduite à la présidence de la Commission, elle veut néanmoins poursuivre sa politique environnementale.

L'Allemande Ursula von der Leyen demeure bien à la tête de la Commission européenne. Ce jeudi 18 juillet à Strasbourg, le Parlement européen a approuvé sa reconduction au poste de présidente, avec 401 votes pour (sur 707 votes exprimés), soit une vingtaine de voix de plus qu'à sa première élection en 2019.

Vers une industrialisation du Pacte vert

Dans un discours prononcé quelques heures avant le scrutin, Ursula von der Leyen a voulu être rassurante vis-à-vis de l'avenir du Pacte vert, son cheval de bataille lors de la précédente mandature. « Je veux être claire : nous maintiendrons le cap sur notre nouvelle stratégie de croissance et sur les objectifs que nous avons fixés pour 2030 et 2050. Nous mettrons l'accent sur la mise en œuvre et sur l'investissement, afin d'obtenir des résultats sur le terrain. » Pascal Canfin, eurodéputé français (Renaissance) du groupe Renew Europe, souligne qu'Ursula von der Leyen « a été réélue à la tête de la Commission par une majorité proeuropéenne allant du Parti populaire européen aux Verts en passant par les Sociaux-démocrates et les Centristes. C'est la majorité qui doit demain, texte par texte, donner corps à ces engagements ».

Je veux être claire : nous maintiendrons le cap sur notre nouvelle stratégie de croissance et sur les objectifs que nous avons fixés pour 2030 et 2050 ” - Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne

La présidente réélue veut commencer son nouveau quinquennat par l'inscription d'un nouvel objectif, préconisé en février dernier par les services de la Commission, au règlement sur le climat de 2021 (ou loi européenne sur le climat) : réduire les émissions européennes de gaz à effet de serre de 90 % d'ici à 2040. Elle souhaite également poursuivre sa politique environnementale par le lancement d'un « nouveau pacte pour une industrie propre au cours des cent premiers jours » de sa seconde mandature. Celui-ci, s'appuyant sur les bases posées par le règlement pour une industrie neutre (NZIA), doit ouvrir la voie à davantage d'aides (notamment avec un nouveau fonds à cet effet) et d'appels d'offres pour décarboner « tous les domaines » de l'industrie européenne. Le nouveau paquet législatif devrait s'accompagner, entre autres, d'un règlement d'accélération de la décarbonation de l'industrie, d'un règlement sur l'économie circulaire, d'un nouveau cadre « simplifié » pour le règlement sur les produits chimiques (Reach), prenant en compte les substances per- et polyfluoroalkylés (PFAS), et d'une ébauche pour un nouvelle « union européenne de l'énergie zéro carbone ».

Par ailleurs, malgré les revirements du début d'année sur la Politique agricole commune (PAC), Ursula von der Leyen s'est dit prête à « redoubler d'efforts pour mieux préparer l'agriculture à ce qui nous attend du fait du changement climatique ». Pour cela, elle compte présenter un plan pour l'adaptation climatique de l'agriculture – associé à une feuille de route globale pour l'agriculture et l'alimentation, sous la forme d'une « loi Egalim européenne », selon Pascal Canfin – ainsi qu'une stratégie de gestion durable de la ressource en eau. La présidente réélue compte, en outre, sur un nouveau « pacte pour les océans européens », afin de soutenir l'économie bleue et renforcer la protection des espaces maritimes. Enfin, elle a néanmoins souhaité donner des gages aux camps opposés à l'interdiction de la vente de nouveaux véhicules thermiques en 2035. « Pour atteindre cet objectif, il nous faudra adopter une certaine neutralité technologique, approche dans laquelle s'inscrivent les carburants de synthèse qui feront l'objet d'une exception à la règle », évoquant la clause de revoyure prévue pour 2026.

Nouvelle mandature, mêmes visages ?

Ursula von der Leyen doit désormais composer sa nouvelle commission, qui compte déjà la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, parmi ses sept vice-présidents en tant que Haute Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères. L'entièreté de ce collège sera également soumise à l'approbation du Parlement lors d'une session exceptionnelle à la fin du mois de septembre ou début du mois d'octobre. La commission « Von Der Leyen II » prendra officiellement ses fonctions le 1er décembre.

En attendant, le Parlement européen a également réélu sa présidente, la Maltaise Roberta Metsola, du PPE, le groupe majoritaire. Cette dernière n'avait qu'un seul concurrent, l'Espagnole Irene Montera, du groupe The Left. Réinvestie le 16 juillet, avec 562 votes positifs (plus d'une centaine de plus qu'à sa première élection), Roberta Metsola avait initialement succédé au socialiste italien, David Sassoli, après son décès en janvier 2022. Pour finir, la France ne sera que très faiblement représentée au bureau du Parlement. Younous Omarjee, de La France Insoumise (The Left), en sera le quatorzième vice-président (sur quatorze) et Fabienne Keller, de Renaissance (Renew Europe), l'une des cinq questeurs.

Félix Gouty / actu-environnement

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