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Les routes françaises, des artères vitales de plus en plus menacées par les aléas climatiques

16/07/2024

Les routes françaises, des artères vitales de plus en plus menacées par les aléas climatiques

Des ouvriers dégagent une route du hameau de la Bérarde, dans les Alpes, dévasté par des crues, le 21 juin 2024. (Arnaud Finistre/AFP)

Pluies, crues, mais aussi sécheresse et submersion marine : les routes, « colonne vertébrale » des transports en France, sont de plus en plus soumises aux aléas climatiques.

Le 27 août 2023, un éboulement en vallée de Maurienne coupe une voie ferrée, une route départementale et une autoroute : 15 000 m3 de rochers sont tombés à cause de fortes pluies juste après un épisode caniculaire, illustrant la fragilité des infrastructures face aux événements météo extrêmes.

Lorsqu’une route doit fermer, « les impacts socio-économiques peuvent être considérables avec, derrière, des ruptures de service, d’accès à la santé, de communication… », énumère Sophie Cahen, de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui rassemble les entreprises de la construction.

Les crues exceptionnelles qui ont frappé le Pas-de-Calais, douché par des pluies diluviennes à plusieurs reprises cet hiver, ont coupé et endommagé jusqu’à 10 % des routes du département, relève-t-elle.

Ailleurs en France, les précipitations abondantes ont coupé plusieurs axes, cet hiver, à cause de glissements de terrain à Nice, en Dordogne, dans le Cantal ou le Calvados. À chaque fois, les routes, dont des morceaux de chaussées se sont écroulés, ont dû fermer plusieurs semaines, isolant certains hameaux.

Des menaces multiples

« Les crues torrentielles et les feux de forêt, on connaît mais ça devient plus fréquent. (…) Des territoires autrefois à l’abri ne le sont plus », explique David Zambon, directeur général adjoint du Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), un établissement public pour l’adaptation des territoires au changement climatique.

Avec près de 1,1 million de kilomètres de réseau, la route est la « colonne vertébrale » des transports en France, loin devant le train et ses 33 000 kilomètres de voies ferrées. Environ 75 % des trajets domicile-travail s’effectuent en voiture, par la route.

Si les pluies et les crues constituent les principales menaces, des amplitudes de température plus grandes réduisent la durée de vie des routes, affirme l’Idrrim (Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité).

Autre phénomène menaçant, la sécheresse, dont « l’ampleur s’observe depuis une dizaine d’années de manière importante avec les retraits gonflements d’argile » qui fissurent et déforment les chaussées, remarque David Zambon.

La submersion marine est une autre inquiétude majeure : 1 765 km de routes structurantes sont menacées par l’érosion côtière en raison de la montée du niveau de la mer d’ici à 2100, d’après une étude du Cerema parue début avril.

Région particulièrement concernée, le bassin méditerranéen est considéré comme un « hotspot » du changement climatique. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur a mis en place une méthode innovante pour évaluer précisément les vulnérabilités sur son territoire.

Les élus locaux face à l’adaptation

« On vient de commencer, infrastructure par infrastructure, l’étude de vulnérabilité. À partir de quel moment on a des ruptures, à partir de quand on a des dégradations… On éprouve ces infrastructures aux différents scenarii », explique Jean-Pierre Serrus, vice-président de cette région encore marquée par le drame de la vallée de la Roya, dévastée par la tempête Alex, en 2020.

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