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Comment Bordeaux veut rayonner grâce à l’énergie solaire

28/08/2024

Comment Bordeaux veut rayonner grâce à l’énergie solaire

Image de synthèse du projet d'ombrières photovoltaïques au-dessus de la rocade de Bordeaux. - Ville de Bordeaux

L'essentiel

- L’Etat lance un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour « installer des panneaux solaires dans plusieurs échangeurs de la rocade de Bordeaux », sur sept hectares.

- Un projet qui vient s’ajouter aux nombreuses initiatives annoncées ces derniers temps par le maire Pierre Hurmic, qui souhaite faire de Bordeaux une « ville solaire. »

- Parmi les plus spectaculaires, figure un projet de couverture de l’ensemble de la rocade bordelaise en panneaux photovoltaïques, et le projet de couverture du toit de la base sous-marine, dans le quartier des Bassins à flot.

Faire rayonner la ville grâce au solaire. Avant que la rocade de Bordeaux ne soit recouverte un jour de panneaux solaires, l’Etat a annoncé lundi le lancement d’un projet pour des panneaux photovoltaïques sur différents échangeurs de la ceinture routière bordelaise.

La Dira (Direction interdépartementale des routes atlantique) propose ainsi à des opérateurs « d’installer des panneaux solaires dans les échangeurs 15, 19 et 22 de la rocade de Bordeaux, sur les communes de Pessac, de Villenave-d’Ornon et de Bouliac », annonce la préfecture dans un communiqué.

« L’emprise potentielle de ce projet de centrales photovoltaïques est d’environ sept hectares aux abords immédiats de la rocade de Bordeaux », poursuit la préfecture dans son communiqué. « En mettant à disposition plusieurs emprises du domaine public routier, comme il l’a fait précédemment avec l’aire de Grolle sur la RN10 en Charente, l’État entend poursuivre le développement des énergies renouvelables sur le territoire ». Et en particulier à Bordeaux.

Une « très bonne idée de commencer par les bretelles d’accès »

Le maire Pierre Hurmic a en effet annoncé son ambition de faire de Bordeaux « une ville solaire », ce qui pourrait être le grand geste de sa mandature. Pour ce faire, il souhaite concrétiser l’initiative lancée par un collectif d’architectes et d’urbanistes, de couvrir la rocade de panneaux photovoltaïques. Contactée par 20 Minutes, la préfecture indique que le projet de solarisation des échangeurs « n’est pas lié » à celui de couverture de la rocade. Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic estime pourtant qu’il « s’intègre totalement à notre demande d’expérimentation » même si c'est surtout le projet métropolitain de couvrir une partie du cours Jules Ladoumègue, au nord du Parc des Expositions, qui doit servir de test.

Après cette phase d'expérimentation, et si elle est concluante, Pierre Hurmic souhaite donc « que ce soit généralisé sur l’ensemble de la rocade », un projet qui ne pourra se faire selon lui que « par petits bouts » étant donné son ampleur. Positionnés sur les 45 km de la ceinture routière, à 17 mètres de haut, ces panneaux représenteraient une surface totale de 200 hectares d’ombrières photovoltaïques, pour un investissement estimé à environ deux milliards d’euros.

« Il y a ce projet de couvrir la rocade, mais il y a aussi la volonté de couvrir un maximum d’infrastructures routières et de pistes cyclables » poursuit le maire de Bordeaux. L'idée de couvrir des pistes cyclables est d'autant plus pertinente, « cela apportera en plus de l’ombre l’été, et l’hiver cela abritera de la pluie » poursuit l'élu. Bordeaux Métropole a ainsi lancé de son côté un « Appel à manifestation d’intérêt » pour la création d’une couverture photovoltaïque sur deux tronçons du réseau cyclable Reve (un projet de 275 km en tout de pistes cyclables sécurisées).

Une centrale de 13.000 m2 sur la base sous-marine

Autre réalisation qui entend marquer les esprits : la solarisation du toit de la base sous-marine, construite durant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands, pour la réparation et l’entretien de leurs sous-marins U-Boot. Toujours solidement ancré dans le quartier des Bassins à flot, le bâtiment de 235 mètres de long sur 160 mètres de large, abrite désormais un espace culturel, Le Bassin des Lumières. La ville a lancé en début d’année un projet pour l’installation, l’exploitation et la maintenance « d’une ou plusieurs centrales photovoltaïques » sur la toiture de la base sous-marine.


La base sous-marine à Bordeaux. - M. Bosredon

Annoncée sur une surface de 9.200 m2 dans un premier temps, la centrale photovoltaïque couvrira finalement « 13.000 m2 » annonce Pierre Hurmic à 20 Minutes, qui indique également que le résultat de l’appel à projet sera connu « en septembre. » A terme, ce sont 25.000 m2 en tout qui sont potentiellement exploitables sur le toit de la base sous-marine.

« Nous avons aussi des projets d’ombrière sur les courts de tennis du stade Chaban-Delmas sur 1.500 m2, et d’une toiture solaire de 1.200 m2 sur les tribunes », poursuit le maire de Bordeaux. « Notre volonté est de couvrir 60.000 m2 de bâtiments et de sites municipaux d’ici à 2026, avec tous ces projets c’est largement atteignable, et je pense même que l’on peut aller plus loin. »

Un potentiel de 600.000 m2 sur l’ensemble de la ville

L’ambition de la ville est d’atteindre 41 % d’autonomie énergétique en fin de mandat, contre 3 % en 2020 et un peu moins de 20 % actuellement. Mais si l’on additionne les toitures, les parkings, les sols artificialisés, le potentiel de l’ensemble de la ville de Bordeaux avoisinerait les… 600.000 m2. Un gisement énorme. C’est dans cette perspective que la ville a lancé en juin l’Alliance de Bordeaux pour l’énergie solaire. Cette initiative rassemble les acteurs publics et privés du territoire bordelais, « autour d’une volonté commune de décarboner l’énergie et d’augmenter son autonomie énergétique. »

Parmi ces acteurs, Bordeaux Métropole ne reste pas dans l’ombre sur ce sujet. Après la mise en service de la centrale photovoltaïque de Labarde (avec 60 hectares il s’agit de l’une des plus grandes centrales en milieu urbain d’Europe), elle ambitionne « la solarisation de 13 % des parkings du territoire métropolitain, publics comme privés, soit 93 ha de parking » et « la solarisation des bâtiments, publics comme privés. »

« Je pense que Bordeaux peut être une ville pilote en matière de promotion du solaire, annonce encore Pierre Hurmic, mais pour cela il faut que la municipalité soit elle-même exemplaire. »

20minutes.


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