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Une étude pour aider à gérer l’eau d’ici la fin du siècle

10/07/2024

Une étude pour aider à gérer l’eau d’ici la fin du siècle

Une baisse du débit des rivières en été, des sécheresses plus fréquentes et plus étendues, une augmentation des assecs dans les petits cours d’eau : les résultats du projet Explore 2 confirment les effets du changement climatique en France Crédit photo Zenistock/Adobe stock

Que vont devenir les débits des cours d’eau avec le changement climatique ? Comment se préparer à ces évolutions ? Inrae et l’OIEau viennent de présenter les résultats d’une étude détaillée qui pourra servir de base aux discussions des gestionnaires de l’eau. Un enjeu vital pour l’agriculture et l’irrigation.

Une baisse du débit des rivières en été, des sécheresses plus fréquentes et plus étendues, une augmentation des assecs dans les petits cours d’eau : les résultats du projet Explore 2 confirment les effets du changement climatique en France, que le projet Explore 2070 avait déjà établis en 2012.

Mais cette fois, avec une maille plus fine (8 x 8 km), les projections descendent au plus près du terrain, sur 4.000 bassins-versants répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain. Les nouvelles connaissances scientifiques sur le changement climatique ont aussi été intégrées.

Plus humide que prévu ?

Les modélisations confirment que la France se situe à la limite entre les deux tendances mondiales : plus de précipitations pour le nord de l’Europe, « méditerranisation » accrue pour le sud. Toutefois, « le climat futur en France pourrait être plus humide qu’Explore 2070 ne l’avait estimé », relève Éric Sauquet, copilote du projet à l’Inrae.

projection cumul annuel de précipitations fin de siècle

Changements projetés pour les cumuls annuels de précipitation pour quatre futurs contrastés (narratifs d’Explore2) sous scénario de fortes émissions en fin de siècle (référence : 1976-2005).


Crédit photo : Inrae

L’équipe de 40 chercheurs a produit des projections à 2100 pour trois scénarios d’émissions de gaz à effet de serre.

Pour le scénario avec les émissions les plus marquées, le réchauffement conduit à des températures de + 4 °C en moyenne par rapport à la référence 1976-2005, avec des étés beaucoup plus chauds, + 4,7 °C en moyenne, mais une fourchette variant de + 3,7 à + 7 °C.

Davantage de pluies en hiver, moins en été

Les projections sur la pluviométrie montrent des différences très marquées entre hiver et été, avec une hausse de la pluviométrie de + 24 % dans le Nord en hiver et + 13 % dans le Sud, mais une forte baisse en été : - 23 % en moyenne sur le pays (fourchette : - 49 %/+ 5 %) et jusqu’à - 30 % dans le Sud-Ouest.

Ces projections suggèrent une hausse de la recharge hivernale des nappes, mis à part sur une frange sud et une partie de la Bretagne.

Débits estivaux en baisse

En fin de XXIe siècle, les sécheresses météorologiques (déficit de pluies) décennales d’aujourd’hui impacteront une surface deux fois plus grande.

Conséquence : les débits estivaux des cours d’eau sont à la baisse de - 30 % sous scénario d’émissions fortes, - 12 % sous scénario d’émissions modérées.

« Les assèchements de cours d’eau en tête de bassin devraient également progresser dans la majorité des régions et seront plus précoces et plus longs. Sous le scénario de fortes émissions, ils devraient atteindre 27 % du territoire en fin de siècle contre 17 % actuellement », résume l'Inrae.


Crédit photo : Inrae

Ces résultats vont servir de base pour accompagner les gestionnaires de l’eau, au sein des Sage (schémas d'aménagement et de gestion des eaux) et des CLE (commissions locales de l’eau). 

Un effort particulier a été fait pour faciliter l'appropriation de ces données (projet Life eau et climat), avec, par exemple, la rédaction d'un guide des bonnes pratiques. Ce travail va aider à décider le partage durable de l'eau.  

Variabilité accrue

Les auteurs de l’étude soulignent que les cartes obtenues ne sont pas des prévisions météo, mais bel et bien des projections qui découlent des travaux du Giec. 

« Il ne faut pas sous-estimer la troisième dimension du changement climatique, à savoir l’augmentation de la variabilité entre les années et tout au long de l'année », insiste Thierry Caquet, directeur de recherche Inrae.


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