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Michel Barnier affiche l'exigence de réduire la double dette financière et écologique

05/10/2024

Michel Barnier affiche l'exigence de réduire la double dette financière et écologique

© Public Sénat

Le Premier ministre n'a pas fait l'impasse sur l'écologie lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale, ce mardi 1er octobre, insistant sur les deux épées de Damoclès placées au-dessus de la France : la dette financière, mais aussi la dette écologique. « Je dirai la vérité sur la réalité de nos comptes publics et sur l'impact de nos modes de vie sur l'environnement », a assuré le Premier ministre. Ce qui ne l'a pas empêché d'annoncer par ailleurs l'allègement de certaines règles destinées à protéger l'environnement.

« C'est une priorité qui m'a accompagné tout au long de ma carrière publique. Elle sera au cœur de notre action », a promis le nouveau locataire de Matignon. La baisse de 3,6 % des émissions françaises de gaz à effet de serre durant le premier semestre 2024 montre que les efforts paient, mais que nous pouvons faire encore plus, a-t-il estimé. Michel Barnier a également annoncé une grande Conférence nationale sur l'eau, soixante ans après la première grande loi qui lui est consacrée. De même que la reprise immédiate des grands travaux de planification en matière d'énergie et de climat. Le Premier ministre a également prononcé différents mots clés qui sonnent agréablement à l'oreille des écologistes : mise en œuvre de l'Accord de Paris, sobriété et efficacité énergétiques, décarbonation des usines, laboratoire d'innovation pour le solaire et la géothermie en Outre-mer, préservation de la biodiversité, encouragement de l'économie circulaire, etc.

Mais d'autres annonces apparaissent plus clivantes à certains égards : poursuite « résolue » du développement du nucléaire, en particulier des nouveaux réacteurs ; poursuite du développement des énergies renouvelables, « en mesurant mieux tous leurs impacts » ; valorisation de la biomasse pour décarboner la chaleur et le gaz ; développement des biocarburants pour l'aviation ; meilleur accompagnement des particuliers pour la rénovation énergétique, doublé toutefois d'une simplification et de l'adaptation du calendrier du diagnostic de performance énergétique (DPE). « Je crois en une écologie de solutions », a assuré le Premier ministre, citant l'encouragement à l'innovation, l'implantation d'industries de transformation et le développement des filières de recyclage.

Mais celui-ci a aussi annoncé le détricotage de certaines règles protectrices de l'environnement. L'annonce phare en la matière est celle d'une remise en cause de la politique destinée à lutter contre l'artificialisation des sols. « Nous devons faire évoluer la réglementation ZAN de manière pragmatique et différenciée pour répondre aux besoins essentiels de l'industrie et du logement », a-t-il déclaré à cet égard. Cette remise en cause pourrait aussi venir de l'instruction qu'il va adresser aux préfets pour les autoriser à déroger davantage au cadre national, ainsi que de la poursuite du chantier ouvert par la loi de simplification. Michel Barnier a également annoncé que son gouvernement détecterait les cas de surtransposition des normes européennes qui pénalisent les entreprises et les exploitations agricoles, et qu'il défendrait les intérêts de ces dernières à Bruxelles à travers les travaux de simplification. Sur le plan national, il a annoncé vouloir reprendre sans délai le projet de loi d'orientation agricole, victime collatérale de la dissolution de l'Assemblée nationale, tout en faisant référence, non sans ambiguïté, au premier plan Écophyto qu'il avait soutenu lorsqu'il était ministre de l'Agriculture.

Laurent Radisson / actu-environnement

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