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Depuis Toulouse, Plastic Vortex se lance dans la chasse au plastique

29/06/2025

Depuis Toulouse, Plastic Vortex se lance dans la chasse au plastique

L’équipe de Plastic Vortex a mis à l’eau une première fois son barrage flottant fin mai, mais elle a dû le retirer en raison d’un défaut de fabrication sur l’un des flotteurs. Il devrait être réinstallé durant l’été pour être officiellement inauguré en septembre. Le barrage flottant de Plastic Vortex sera arrimé par un câble en acier, côté rive droite de la Garonne, au pont d’Ancely et de l’autre, 150 mètres plus bas, au pont de Blagnac et traversera le fleuve en oblique. Un tapis roulant en partie immergé fera remonter les déchets dans une benne, positionnée sur la berge. Crédit : J.D. -ToulÉco.

Durant l’été, Plastic Vortex a prévu d’installer sur la Garonne son premier barrage flottant conçu pour capter les macroplastiques avant qu’ils ne prennent le chemin des mers et des océans. L’expérimentation, conduite avec la Métropole, doit permettre à la société toulousaine de montrer l’efficience de son dispositif avant d’envisager un déploiement national.

C’est annoncé comme « une première en France et en Europe ». La société toulousaine Plastic Vortex devrait inaugurer à la rentrée, sur la Garonne, à Toulouse, son premier barrage flottant destiné à intercepter les macroplastiques et autres déchets que le fleuve charrie inéluctablement vers l’océan Atlantique. Selon ses estimations, ce dispositif inédit pourrait permettre de capter huit tonnes de plastiques par an, soit l’équivalent de 425.000 bouteilles. Une promesse qui a convaincu Toulouse Métropole d’en faire l’expérimentation pendant plusieurs mois.

Reportée à plusieurs reprises au printemps en raison de la météo et de problèmes techniques, la mise à l’eau de l’installation, de 300 mètres de large, positionnée dans le quartier des Sept-Deniers, en aval de la concentration urbaine, est prévue durant l’été. Elle sera arrimée par un câble en acier, côté rive droite de la Garonne, au pont d’Ancely et, de l’autre, 150 mètres plus bas, au pont de Blagnac. Constitué d’une bande de caoutchouc immergée sur 40cm et de flotteurs de part et d’autre, le barrage traversera la Garonne en oblique pour guider les déchets, grâce à la force du courant, vers un système de collecte automatisé.

Une fois bloqués, bouteilles, sacs plastiques, canettes et mégots, seront remontés à l’aide d’un convoyeur, un tapis roulant, jusqu’à une benne positionnée sur la berge. Ils seront ensuite analysés, triés et redirigés vers différentes filières pour être valorisés. Avec ce dispositif breveté, conçu pour fonctionner y compris lors de crues annuelles, l’objectif de Plastic Vortex est de parvenir à capter 80 % des macrodéchets présents dans le fleuve sans gêner la navigation ni la circulation de la faune sauvage.

Trente autres barrages

Née sous la forme d’une association, devenue en 2024 société à mission, Plastic Vortex est portée depuis ses débuts en 2017 par Anthony Coulon, ingénieur projet et mécanique, et Alexis Eskenazi, diplômé d’un master en design transdisciplinaire. Les deux fondateurs ont été rejoints en 2022 par Patrick Thaunay, au profil plus entrepreneurial. L’ancien dirigeant du groupe informatique Novadys, qui a œuvré au sein de l’agence de développement économique de Midi-Pyrénées et a fondé la société Autantyk, qui conçoit des lieux de vie mutualisés pour des entreprises collaboratives, apporte son expérience et son crédit en matière stratégique et financière. Un quatrième actionnaire, la société de conseil et d’ingénierie en développement durable Inddigo, qui compte 400 collaborateurs et seize implantations en France dont Toulouse, intervient aussi dans la caractérisation, le tri et la valorisation des déchets collectés.


Étape cruciale pour le développement de Plastic Vortex, l’expérimentation qui sera lancée cet été à Toulouse doit faire la démonstration de l’efficacité de son dispositif et lui donner un argument de poids pour convaincre d’autres collectivités et agences de l’eau d’y avoir recours. Car la société voit beaucoup plus grand et veut devenir leader en France et en Europe dans le domaine de la dépollution des fleuves et des rivières en déchets macroplastiques.

Pour couvrir 90 % du territoire national, Plastic Vortex a déjà imaginé où positionner trente autres barrages sur des cours d’eau stratégiques. Il en faudrait déjà dix dans la région Occitanie. « On estime à 250 tonnes par an les déchets qui partent vers les mers et les océans depuis la France. Avec ce maillage, nous pourrions arrêter l’hémorragie et éradiquer 75 % des déchets, soit 175 tonnes de plastiques, l’équivalent de 9 millions de bouteilles », explique Patrick Thaunay. « L’idée, c’est d’aller vite à l’échelle de tout le territoire. Il y a urgence pour l’environnement mais aussi pour la santé humaine. »

Johanna Decorse / touleco

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