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2025 sera un tournant pour l'électrique, assure l'Avere
10/01/2025
Selon Clément Molizon, l’une des clés de la démocratisation de l’électrique en France sera la présence de véhicules électriques dans chaque segment. © Anthony Mota
L'Avere-France a dressé le bilan de l'année 2024 pour la mobilité électrique en France. Malgré un net ralentissement au cours de cette période, l'association reste optimiste pour l'année 2025.
L’année 2024 n’a pas été la plus prospère pour la mobilité électrique en France. À l’image d’un marché global marqué par un ralentissement des ventes de véhicules neufs, celui des véhicules électrifiés a lui aussi enregistré un certain repli au cours de l'année écoulée.
Deux caps majeurs franchis
À l’occasion de la présentation des résultats de 2024, l’Avere-France a choisi de mettre en avant les points positifs pour la mobilité douce. « 2024 n’a pas été une année facile pour promouvoir la mobilité électrique. Pourtant, elle reste exceptionnelle avec deux jalons majeurs atteints : deux millions de véhicules électrifiés en circulation et 150 000 points de recharge publics », souligne Clément Molizon, délégué général de l’Avere. Par ailleurs, une étude menée avec Ipsos révèle que 9 utilisateurs de véhicules électriques sur 10 se déclarent satisfaits.
Un repli sur l’année 2024
Symbole de la démocratisation progressive des véhicules électrifiés, le cap du deuxième million a été franchi en seulement deux ans, contre douze pour atteindre le premier. Cependant, à court terme, l’année 2024 a été marquée par un recul des ventes par rapport à 2023. En tout, 464 714 véhicules électrifiés ont été vendus, contre 492 000 l’année précédente. Dans le détail, les ventes de véhicules électriques ont baissé de 3,35 % pour atteindre 317 501 unités, tandis que celles des hybrides rechargeables ont chuté de 9,88 %, avec 147 213 unités. Ces résultats, bien qu’en baisse, reflètent la tendance globale du marché automobile, lui aussi en recul de 3 %. « L’électrique suit à peu près la même dynamique que le reste du marché », note Clément Molizon. Il tempère également en comparant ces chiffres à ceux de l’avant-Covid : « Si l’on se réfère à l’année de référence 2019, on observe un recul de 22 %. Le marché global est en difficulté, les véhicules sont conservés plus longtemps. (…) Toutes les conditions étaient réunies pour que la situation soit compliquée. »
Le segment B en renfort
Selon Clément Molizon, l’une des clés de la démocratisation de l’électrique en France sera la présence de véhicules électriques dans chaque segment. « On s’aperçoit que l’électrique est bizarrement sous-représenté dans le segment B, qui est le segment majoritaire en France », explique-t-il. L’offre de véhicules zéro émission dans ce segment pourrait commencer à se renforcer avec l’arrivée de nouvelles citadines électriques comme la Renault 5 E-Tech ou encore la Citroën ë-C3 sur le marché.
Une année 2025 décisive ?
Antoine Herteman, président de l’Avere, assure que « 2025 sera une année charnière car c’est l’année de la démocratisation des véhicules électriques ». À 10 ans de la fin prévue de la vente de véhicules équipés de moteurs thermiques, le développement des BEV pourrait être encouragé par les nouvelles normes CAFE, qui imposent aux constructeurs de réduire leurs émissions de CO2 de 95 g/km à 81 g/km par véhicule neuf. Si elle suscite encore beaucoup d’incompréhension et de mécontentement, l’évolution de la réglementation autour des zones à faibles émissions (ZFE) et les restrictions de circulation des véhicules Crit’Air 3 pourrait elle aussi « encourager » les conducteurs à se tourner vers de l’électrique.
Suivre l’exemple belge
Pour Clément Molizon, les flottes d’entreprises ont un grand rôle à jouer dans l’électrification du parc automobile français, mais doivent être encore mieux accompagnées. « En 2025, il sera crucial de réussir à traiter la question des flottes d’entreprises. On ne peut pas continuer à tourner en rond sur cette question », assure-t-il. Il cite notamment l’exemple de la Belgique, où les ventes de véhicules électriques ont explosé en 2024 (+ 38 % à fin novembre) grâce notamment à la modification de la fiscalité des entreprises qui a permis d’avantager les véhicules électriques, au sein d’un pays où la voiture de fonction est très démocratisée.