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À Toulouse, un consortium public-privé reçoit 4,2 M€ pour réduire l’impact environnemental de l’industrie
02/08/2024
Le comité de pilotage CALipSO composé de personnels des quatre parties prenantes : Naturamole, TBI, CRITT Bio-industries et TWB. Le projet de recherche a pour but d’accélérer la transition énergétique et écologique de la filière chimie en misant sur les avancées scientifiques et techniques dans le domaine des biotechnologies industrielles. (©TWB)
Recherche. Un nouveau projet de recherche ambitionne de développer des molécules naturelles à un coût compétitif pour réduire l’impact environnemental de l’industrie. À l’initiative de ce projet, une entreprise iséroise et trois structures publiques toulousaines : TBI, CRITT Bio-Industries et TWB. Ce consortium bénéficie d’un financement de 4,2 M€ de l’Ademe pour mener à bien ses recherches sur les quatre prochaines années.
Selon le ministère de l’Environnement, les industries (manufacturières et production d’énergie) représentent encore aujourd’hui 28 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre (GES) en France. C’est le deuxième secteur le plus polluant après les transports (31 %).
Engagé dans un ambitieux programme de réduction de 50 % de ses émissions d’ici 2030, l’État français finance à travers différents dispositifs des programmes de R&D. C’est le cas du projet CALIpSO porté par Naturamole, une entreprise iséroise, spécialisée dans le développement de molécules naturelles pour les arômes alimentaires et les parfums, et trois établissements publics toulousains : Toulouse Biotechnology Institute (TBI), CRITT Bio-Industries et Toulouse White Biotechnology (TWB).
Situé avenue de Rangueil, sur le campus de l’Insa, les trois entités forment la Biotechs Alley. Un pôle d’excellence qui s’étend sur 15 000 m2 couvrant toute la montée à l’échelle, de la recherche fondamentale jusqu’au démonstrateur préindustriel.
Un financement de 4,2 M€
Ce partenariat public-privé a bénéficié d’un financement de 4,2 M€ dans le cadre du plan France 2030 opéré par l’Ademe. Doté d’une enveloppe de 54 Mds€, ce plan lancé en 2021 entend favoriser la transformation des secteurs clés de l’économie par l’innovation et à améliorer la compétitivité de l’industrie. Au total, plus de 27 Mds€ ont d’ores et déjà été engagés au niveau national pour plus de 3200 projets soutenus.
Ça tombe bien, le projet CALipSO vise justement à accélérer la transition énergétique et écologique de la filière chimie en capitalisant sur les avancées scientifiques et techniques les plus récentes dans le domaine des biotechnologies industrielles.
Sur les quatre prochaines années, les chercheurs se fixent pour objectif de développer des procédés innovants de catalyse enzymatique. Ciblant une famille d’esters fonctionnels naturels, ces procédés visent différents marchés, comme l’explique Pascal Chapon, le nouveau directeur exécutif de TWB :
« Nous considérons que le secteur de la chimie a le potentiel pour transitionner vers davantage de durabilité : le projet CALipSO peut devenir un maillon clé de cette évolution et permettre d’apporter des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental de nombreuses industries comme l’agroalimentaire, la parfumerie, la cosmétique et la chimie de spécialité. »
1,1 M€ du financement revient à TWB
Les quatre parties prenantes mettront en commun leurs expertises pour passer de l’idée à l’industrialisation. Dans le communiqué daté du 15 juillet 2025, elles précisent les enjeux :
- L’identification et la création de nouvelles enzymes par ingénierie enzymatique. C’est le domaine d’expertise clé de TBI. L’objectif est de mettre au point des catalyseurs enzymatiques plus efficaces et résistants ;
- La construction d’usines cellulaires microbiennes performantes et robustes via des méthodes d’ingénierie métabolique de souches - un des savoir-faire de TWB - permettant une production d’enzymes par fermentation à prix compétitif ;
- L’optimisation des procédés de fermentation, de purification des enzymes et de biocatalyse enzymatique, à travers les expertises et technologies combinées du CRITT Bio-Industries et de Naturamole, permettant de maximiser le potentiel d’exploitation des enzymes à grande échelle, à travers la mise sur le marché d’une large gamme d’esters fonctionnels.
Le financement de l’État bénéficie à hauteur de 1,1 M€ pour TWB, de 1,5 M€ pour TBI et CRITT Bio-Industries et de 1,59 M€ pour Naturamole dont la croissance a bondi de 30 % en 2022. L’entreprise réalise 70 % de ses ventes à l’export, notamment dans l’industrie alimentaire, en Allemagne, aux Etats-Unis et au Japon et consacre près de 20 % de son chiffre d’affaires à la R&D.