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Agnès Pannier-Runacher s'énerve contre les entreprises et leurs flottes automobiles
09/01/2025
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, invitée de RTL Matin le 27 décembre 2024. © capture d'écran - RTL
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, tacle les entreprises et les flottes automobiles responsables, en partie, du ralentissement de la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
Au micro de RTL le 27 décembre dernier, la ministre de la Transition écologique n’y est pas allée de main morte concernant la responsabilité des entreprises et des flottes automobiles dans « l’urgence climatique ». Alors que les chiffres du troisième trimestre 2024 démontrent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et, par conséquent, un ralentissement de la trajectoire de leur réduction, Agnès Pannier-Runacher estime que cette tendance est à imputer, en partie, aux entreprises qui ne jouent pas le jeu de l’électrification de leur flotte automobile. « Les entreprises achètent deux fois moins de véhicules électriques que les ménages », insiste la ministre.
« Pousser les entreprises à jouer le jeu »
Si « le prix des véhicules électriques est en train de fortement baisser, même si on n’est pas encore au prix du thermique », le gouvernement compte sur le développement d’un marché de l’occasion des véhicules électriques pour accélérer la transition du parc automobile. « Un marché qui va décoller progressivement et qui va permettre de basculer, assure Agnès Pannier-Runacher. Les Français ne sont pas contre la lutte contre le réchauffement climatique, mais ils ont besoin de solutions. Quand on leur dit qu’il faut changer de voiture, ils veulent une voiture électrique pas chère. »
Pour alimenter ce marché de l’occasion, tous les regards se tournent alors vers les flottes automobiles. « L’enjeu, ce sont les entreprises qui n’achètent que 11 % de véhicules électriques, là où les ménages achètent 25 % », argumente la ministre. Et de conclure : les entreprises « ne jouent pas le jeu et il va falloir les pousser à jouer le jeu. »
2025, année charnière pour le verdissement des flottes automobiles
Ces déclarations, comme d’autres avant elles, laissent entendre que les 21 propositions de la mission parlementaire sur le verdissement des flottes, dont les conclusions ont été rendues le 18 décembre dernier et qui doivent mener à la présentation d’une nouvelle proposition de loi en février 2025, recevront un large soutien de la part du gouvernement. Déjà, lors de l’examen du premier projet de loi de finances pour 2025, l’État a soutenu l’adoption d’une mesure visant à instaurer des sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas les quotas de verdissement de leur flotte automobile.
Aussi, outre des sanctions financières et morales, la proposition de loi attendue doit exclure les véhicules hybrides rechargeables des « véhicules éligibles » dans les quotas afin de privilégier l’adoption des véhicules 100 % électriques. Au programme également : faire entrer les flottes de plus de 50 véhicules (contre 100 actuellement) dans le dispositif, selon un calendrier qui leur serait propre.