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Etude sur l’impact environnemental des entreprises: Seulement un tiers d’entre elles s’impliquent dans une stratégie RSE
06/01/2025
Trois acteurs fortement impliqués dans le domaine de la transition écologique et sociale des entreprises ont souhaité réaliser une étude sur l’impact environnemental des entreprises, que celles-ci soient engagées dans une stratégie RSE ou non. Le résultat ne laisse aucune place au doute: un vrai changement est absolument nécessaire. Et vite!
Goodwill-management, Agence Lucie et Kerlotec (trois structures travaillant au soutien des entreprises dans leur transition écologique et sociale) ont décidé de se réunir pour mener une large enquête commune. Une sorte de scanner de l’avancée des engagements RSE au sein des différentes organisations françaises, des auto-entreprises aux multinationales. A la clé, 3 questions: Quel est l’impact environnemental des entreprises françaises? Quel est celui des entreprises les plus fortement engagées en RSE? Et, avant cela, combien en compte-t-on vraiment?
8 fois plus d‘entreprises fortement impliquées qu’en 2019, mais…
Selon l’étude, le constat est sévère: seulement 8% des entreprises françaises de 10 salariés ou plus font preuve aujourd’hui d’un engagement fort en matière de RSE. Cela peut sembler très peu (et ça l’est!). Toutefois, la précédente estimation réalisée notait un engagement encore plus faible: en 2019, elles n’étaient qu’1%! S’il faut voir le bon côté des choses, alors -certes- ces 8% sont réjouissants! Mais tout de même…Toutes tailles confondues, on n’en compte plus que 0,3%.
La CSRD a accéléré le mouvement
Pour expliquer cette multiplication par 8 de ces entreprises fortement impliquées, l’étude avance trois facteurs essentiels. La crise sanitaire d’abord, qui «a ancré dans l’esprit de beaucoup de dirigeants l’idée que notre monde était en voie de fragilisation généralisée très rapide et qu’il fallait agir.» La dégradation du milieu naturel ensuite, qui s’observe désormais concrètement. Et surtout l’arrivée de la CSRD. Cette obligation européenne «impose un reporting RSE beaucoup plus exigeant que précédemment pour les entreprises de plus de 250 salariés (contre 500 auparavant). Le nombre d’entreprises qui doivent mettre en place une démarche RSE et publier leurs résultats selon un format normalisé en est multiplié par cinq. Cette exigence pèse désormais aussi sur toutes les entreprises de taille intermédiaire. Et se propage au sein des PME qui sont leurs fournisseurs ,car la CSRD impose aux entreprises qui y sont assujetties d’impliquer leurs partenaires.»
70% des entreprises n’ont pas déployé de stratégie RSE
Quel est l’impact environnemental des entreprises engagées? Pour mener leur étude, Goodwill-management, Agence Lucie et Kerlotec ont établi trois niveaux de maturité: un engagement fort (on vient d’en parler), un engagement crédible et un engagement partiel. Le résultat? 15% des entreprises de dix salariés ou plus font preuve d’un engagement crédible, 27% d’un engagement partiel. Toutes tailles confondues, ce sont 70% des entreprises françaises qui ne sont pas du tout engagées dans une démarche RSE. 50% chez celles d’au moins dix salariés.
Bon à savoir: Rappelons que, publié au printemps dernier, un sondage réalisé par l’IFOP affirmait que seulement un tiers des salariés du secteur privé savaient précisément ce qu’était la RSE!
«Au mois de mai, les entreprises françaises commencent à consommer leur quota de ressources de l’année suivante. Comme la situation n’est pas nouvelle, elles ont déjà consommé leurs quotas de plusieurs décennies à venir. »
Etude Goodwill-management, l’Agence Lucie et Kerlotec, 2024
Les limites planétaires trois fois dépassées chaque année
Enfin, dernière question posée par l’étude: quel est l’impact environnemental des entreprises françaises, qu’elles soient aujourd’hui concernées par la RSE ou non? Pour le savoir, huit critères ont été pris en compte: leurs émissions de GES, leurs déchets, la pollution (de l’eau et athmosphérique), l’artificialisation des sols, la consommation de matières fossiles et minérales, la consommation d’eau et l’éventuelle destruction de la biodiversité. Là encore, le bilan est très largement perfectible puisque les entreprises dépasseraient de trois fois leurs quotas de limites planétaires, avec un dépassement moyen estimé à 296%. «Il en résulte qu’au mois de mai, les entreprises françaises commencent à consommer leur quota de ressources de l’année suivante. Comme la situation n’est pas nouvelle, elles ont déjà consommé leurs quotas de plusieurs décennies à venir. Ce facteur de dépassement correspond à une moyenne pour les entreprises françaises, de la micro-entreprise aux géantes du CAC 40. Il prend en compte les produits exportés par les entreprises et les achats sur toute leur chaîne de valeur nationale et internationale.»