Les défis de la gestion de flotte en 2025 à l’heure des nouvelles réglementations sur l’électrification

Les gestionnaires de flottes restent coincés entre les coûts, d’une part, et les objectifs environnementaux, d’autre part.  © D.R.

L’année 2025 va marquer une étape charnière dans l’évolution des flottes automobiles. Si les défis sont nombreux, les opportunités le sont également pour les entreprises qui sauront faire preuve d’agilité et d’innovation.

En 2025, le secteur de la gestion de flotte automobile devra faire face à des bouleversements majeurs, portés par des évolutions technologiques et des exigences réglementaires accrues. La transition vers des parcs automobiles électrifiés constitue l’un des défis centraux pour les entreprises françaises et européennes, alors que toutes les attentions se concentrent sur les efforts des sociétés pour démocratiser le véhicule électrique et alimenter un parc d'occasion suffisant.

Un cadre réglementaire en pleine mutation

Les politiques environnementales, tant à l’échelle française qu’européenne, imposent des contraintes croissantes aux gestionnaires de flotte. Parmi les jalons les plus significatifs à court terme, on note :

• L’interdiction des ventes de véhicules thermiques en Europe à partir de 2035 : bien que cette mesure concerne directement les constructeurs, elle a un impact indirect sur les entreprises, qui anticipent déjà ces échéances pour leurs acquisitions.
• La révision attendue des quotas de verdissement des flottes inscrits dans la loi d'Orientation des Mobilités et l'instauration de sanctions pour les entreprises ne respectant pas leurs obligations.
• La mise en place de quotas d'électrification pour les flottes d'entreprise à l'échelle européenne.
• Le développement des Zones à Faibles Émissions (ZFE-m) : dans les métropoles françaises, les restrictions liées aux vignettes Crit’Air continueront à s’étendre, rendant l’utilisation des véhicules thermiques de plus en plus contraignante.

Les défis opérationnels pour les gestionnaires de flotte

Selon des experts comme Dataforce, le ralentissement actuel du marché des véhicules 100 % électriques sera temporaire, et leur croissance reprendra. Les gestionnaires de flottes, cependant, restent coincés entre les coûts, d’une part, et les objectifs environnementaux, d’autre part. La conversion vers une flotte électrique entraîne toujours des investissements significatifs, notamment pour l’achat de véhicules souvent plus chers à l’acquisition et pour l’installation d’infrastructures de recharge.

Pour les flottes ayant des besoins intensifs, la question de l’autonomie des véhicules électriques demeure cruciale. Les gestionnaires doivent repenser leurs itinéraires et évaluer l’accès aux points de recharge, ce qui complique la planification logistique. De plus, dans un contexte de transition, les flottes doivent souvent combiner véhicules thermiques, hybrides et électriques. Cela implique une gestion administrative et technique plus complexe, ainsi que des besoins en formation pour les équipes internes.

Des opportunités malgré les contraintes

Malgré ces obstacles, la transition énergétique offre des opportunités significatives, comme l'optimisation des coûts à long terme. Les véhicules électriques bénéficient de coûts d’entretien et d’énergie inférieurs à ceux des motorisations thermiques. Par ailleurs, les entreprises engagées dans la décarbonation de leurs flottes renforcent leur attractivité auprès des clients, partenaires et collaborateurs.

Cette transition va de pair avec la numérisation et l’adoption de la télématique pour améliorer la gestion des flottes et maintenir les coûts d’exploitation à un niveau bas. Cela inclut une surveillance accrue du comportement des conducteurs, l’évitement des déplacements inutiles et la gestion optimisée des infrastructures de recharge. Tout cela vise à être plus efficace tout en maîtrisant les coûts d’électrification.

Une approche stratégique nécessaire

Pour réussir cette transition, les gestionnaires de flotte devront adopter une approche stratégique et anticipative. Réaliser des audits approfondis des besoins de mobilité et des contraintes opérationnelles, s’appuyer sur des solutions numériques pour optimiser le suivi des véhicules et les coûts d’exploitation, et négocier avec les fournisseurs afin d’obtenir des offres adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise apparaissent comme des actions prioritaires en ce début d'année.

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