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Démantèlement des VHU : Renault et Suez resserrent leurs liens

11/10/2024

Démantèlement des VHU : Renault et Suez resserrent leurs liens

Indra entend continuer à developper son réseau de centres VHU.    © PLANIMONTEUR

Suez cède ses parts dans Indra, le spécialiste des centres VHU, à The Futur Is Neutral, la filiale « économie circulaire » de Renault. En retour, Suez obtient 20 % de The Futur Is Neutral. Un investissement de 140 millions d'euros accompagne l'opération.

Renault franchit une nouvelle étape dans le développement de The Future Is Neutral, l'entité qui rassemble ses activités dans le domaine de l'économie circulaire. Désormais, la filiale de la marque au losange détient 100 % d'Indra, la coentreprise qu'elle détenait à parts égales avec Suez pour développer un réseau de centres de traitement de véhicules hors d'usage (VHU).

Montée en puissance progressive

Depuis 2011, Indra était une coentreprise détenue par Renault et Suez. En octobre 2022, lors de la création de The Futur Is Neutral, Renault avait déjà transféré ses parts d'Indra à la nouvelle entité dont il détenait alors l'intégralité du capital. En septembre dernier, The Futur Is Neutral avait annoncé à l'Autorité de la concurrence vouloir prendre le contrôle exclusif d'Indra. L'Autorité avait alors lancé la procédure officielle de contrôle des concentrations. En contrepartie de la session de ses parts d'Indra à The Futur Is Neutral, Suez obtient une participation de 20 % dans The Futur Is Neutral qui devient désormais une coentreprise (Renault, conservant 80 % du capital).

Parallèlement, les deux actionnaires annoncent injecter 140 millions d'euros dans l'entreprise pour développer ses activités. Plus que jamais, The Futur Is Neutral ambitionne d'être le « champion de l'économie circulaire automobile ». Plus précisément, l'entreprise explique notamment vouloir « anticiper les évolutions réglementaires et permettant [aux acteurs du secteur automobile] de renforcer leur approvisionnement en matières recyclées et en pièces issues de l'économie circulaire ».

Indra se positionne en intermédiaire

Du côté d'Indra, l'opération doit permettre de se renforcer et lui donner « un nouvel élan ». L'entreprise, qui anime un réseau de 350 centres VHU, explique notamment qu'elle va accélérer son expansion géographique pour devenir « un acteur européen de référence ». Surtout, cette opération intervient « dans un marché en pleine mutation », rappelle l'entreprise, qui entend s'adresser à tous les acteurs de la filière : assureurs, centres VHU, constructeurs, équipementiers, réseaux de distribution et de réparation, collectivités et clients particuliers.

En l'occurrence, l'entreprise est déjà le mandataire du système individuel de Renault et de celui de Toyota dans le cadre de la mise en œuvre de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) de VHU. Ce n'est probablement qu'un début puisque, pour remplir leur obligation dans le cadre de la REP VHU, les constructeurs de véhicules semblent privilégier la création de systèmes individuels, plutôt que l'adhésion à un éco-organisme. Ainsi, Nissan devrait aussi faire d'Indra son mandataire dans le cadre de son système individuel, anticipent les professionnels du secteur.

Acquérir des centres VHU

Indra met aussi en avant « une vision ambitieuse, nourrie de la perspective d'investissements additionnels, de nouvelles compétences et des coopérations innovantes, aux bénéfices croisés ». L'entreprise explique notamment qu'elle pourra bénéficier de la mise à disposition de l'expertise des filiales spécialisées de The Futur Is Neutral. Ce sera notamment le cas avec les activités de The Remakers, un spécialiste de la rénovation de pièces à forte valeur ajoutée, et avec les activités de Gaia, la filiale de The Futur Is Neutral spécialisée dans la réparation des batteries, le réemploi de pièces et le recyclage de matériaux issus des VHU. Indra bénéficiera aussi des capacités de traitement et de valorisation des matières de Suez.

Enfin, Indra explique vouloir continuer à developper son réseau de centres VHU et renforcer ses activités « par intégration de sites de déconstruction ». L'entreprise, qui détient en propre trois centres (A7 Auto Pièces, Re-source Auto Pièces et Cars Pièces Expresse), compte en acquérir de nouveaux « afin de traiter plus de 150 000 VHU à l'horizon 2030 ». À titre de comparaison, les 350 centres VHU affiliés au réseau Indra ont traité 350 000 véhicules en 2022, ce qui représente 28,3 % du marché.

actu-environnement


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