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L'exploitation des fonds marins pourrait signer la disparition d'espèces

25/03/2025

L'exploitation des fonds marins pourrait signer la disparition d'espèces

Alors que la 30e session de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), se tient depuis lundi 17 mars en Jamaïque, une nouvelle étude de l'Ifremer, Sorbonne Université et du CNRS alerte sur les risques que fait peser l'exploitation des fonds marins sur la biodiversité.

En réalisant un inventaire des espèces vivant près des sources hydrothermales au large de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les chercheurs se sont rendu compte que leurs aires de distribution sont bien plus restreintes qu'ils ne le pensaient. L'étude a recensé plus d'une centaine d'espèces hydrothermales, constituant ainsi le premier travail d'une telle ampleur dans la région Sud-Ouest du Pacifique, encore mal connue. « Les résultats démontrent que certaines espèces, telles que les gastéropodes appartenant aux genres Shinkailepas ou Symmetromphalus, pour n'en citer que quelques-unes, sont inféodées à un seul "bassin", c'est-à-dire à une seule zone isolée par la topographie des fonds marins. Cette spécificité les rend particulièrement vulnérables : si ce type de zone venait à être exploitée, elles pourraient disparaître définitivement », explique Marjolaine Matabos, coauteure de la publication et chercheuse en biologie marine à l'Ifremer.

Publiée dans la revue Science of the Total Environment, cette étude révèle que le bassin de Manus, situé entre 1 200 et 1 700 mètres de profondeur en mer de Bismarck, au nord-est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, s'avère être l'une des zones les plus riches en espèces alors même qu'il est une cible prioritaire pour une future exploitation minière. Plus au sud, l'étude fait état de la découverte du bassin de Woodlark, à 3 400 mètres de profondeur, et met en évidence son rôle de transition de certaines espèces entre le bassin de Manus et deux autres bassins situés plus à l'ouest. « Ce transfert d'espèces permet de maintenir une biodiversité régionale », expliquent les scientifiques, qui alertent donc sur la nécessité de mettre en place « une gestion adaptée à chaque région, en prenant en compte l'ensemble des espèces associées, en raison de la complexité des schémas de distribution observés ».

Florence Roussel / actu-environnement

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