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Une cartographie du bruit sur les routes pour hiérarchiser les réfections

26/09/2024

Une cartographie du bruit sur les routes pour hiérarchiser les réfections

© Peter Atkins

Après une expérimentation réussie dans la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) en 2023, Renault Group et l'observatoire du bruit en Île-de-France, Bruitparif, ont signé, mardi 10 septembre, un partenariat pour établir la toute première carte de l'état acoustique des routes franciliennes. Équipées de capteurs et du boîtier Apache développé par Renault Group, une trentaine de voitures Megane E-Tech mesureront au mètre près et durant deux ans les niveaux sonores des routes qu'elles sillonneront, au gré des déplacements de leurs propriétaires.

Ces mesures se feront automatiquement, dans le trafic réel. Le boîtier enregistrera les données et les transmettra à un serveur spécial. Ces informations seront associées à d'autres, telles que la fréquentation et la sensibilité des zones traversées (habitations, hôpitaux, écoles…), puis analysées. Une information indisponible de manière aussi exhaustive jusqu'à aujourd'hui. Entre une route récente dotée de bonnes capacités d'absorption acoustique et une chaussée vétuste ou fortement dégradée, le bruit de roulement d'un véhicule peut en effet s'échelonner sur une échelle d'un à dix.

Un outil décisionnel pour les collectivités

Disposer d'une telle carte permettra aux collectivités de mieux connaître l'état réel de leurs chaussées, d'en suivre l'évolution et d'optimiser leur stratégie de réfection, en ciblant notamment les zones prioritaires. Cet outil les aidera notamment à déterminer les secteurs qui « cumulent chaussée dégradée, trafic dense, nombre important de riverains et/ou la présence d'établissements scolaires, de santé », souligne Olivier Blond, président de Bruitparif. Une route qui s'abîme augmente en outre la résistance au roulement, donc la consommation d'énergie, les émissions de CO2 et celles de particules polluantes ainsi que l'abrasion des pneumatiques.

Améliorer sa qualité contribue ainsi à réduire la pollution sonore de l'ensemble du trafic routier, mais aussi ses impacts sur la santé. En Île-de-France, un million d'habitants seraient exposés au bruit routier au-delà de la valeur limite réglementaire (68 dBA Lden) et 8,6 millions vivraient dans des secteurs où les niveaux excèdent les valeurs recommandées par l'OMS (53 dBA Lden). En générant des perturbations du sommeil, en occasionnant de la gêne quotidienne et en augmentant les risques de maladies cardiovasculaires, le bruit routier serait responsable de la perte de six mois de vie en bonne santé, en moyenne, par individu au sein de la zone dense francilienne.

Nadia Gorbatko / actu-environnement

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