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Pourquoi McCain, le spécialiste de la frite, a investi massivement dans ses sites français ?

12/05/2025

Pourquoi McCain, le spécialiste de la frite, a investi massivement dans ses sites français ?

 Chaque jour, 800 tonnes de frites surgelées sont produites dans l’usine historique d’Harnes, ouverte en 1981.    © ANTOINE REPESSE

Leader des pommes de terre surgelées dans l’Hexagone, le groupe canadien a annoncé l’an passé un investissement majeur pour moderniser ses sites français. Objectif : une meilleure productivité et un impact environnemental réduit.

Les chiffres 

  • 390 M€ : le CA de McCain France, dont 30% en GMS
  • 350 M€ d’investissement sur les 3 sites sur 4 ans
  • 600 000 tonnes de produits finis dans ces 3 sites
  • Plus de 1 000 salariés

    Source : McCain

En 2024, McCain Canada annonçait un investissement de 300 millions d’euros sur les quatre prochaines années pour la création d’une ligne de production sur son site d’Harnes (Pas-de-Calais), ainsi que pour la modernisation et l’optimisation de ses installations. L’objectif : accroître la productivité tout en réduisant l’impact environnemental. « Nous investissons dans des chaudières biomasse, une nouvelle station d’épuration sur le site d’Harnes, et visons 100 % d’électricité d’origine renouvelable d’ici à 2030 », décrit Julien Tomei, vice-président strategy & transformation de McCain Foods Europe.

Ce projet s’ajoute aux 125 millions d’euros engagés dans ses usines depuis 2016 par le champion des pommes de terre surgelées en France, avec 34 % de part de marché en valeur et 28 % en volume. « Nous opérons à pleine capacité sur un marché dynamique, qui croît de manière régulière de 3 % par an. Notre ambition est d’augmenter la capacité de nos trois sites de 25 % d’ici quatre ans », déve­loppe Julien Tomei. Si l’Hexagone constitue sa tête de pont, ­McCain réalise 50 % de ses ventes en dehors du pays.

L’innovation au service de la qualité

  Le site de Matougues a bénéficié d’une enveloppe de 25 millions d’euros consacrée au remplacement de la friteuse et à la mise en place d’une technologie d’enrobage.


Des agriculteurs impliqués

« Nous nous sommes implantés très tôt en France, séduits par le tissu agricole et l’attractivité industrielle de ce pays », précise Julien Tomei. La première usine a été ouverte en 1981 à Harnes (Pas-de-Calais), suivie par une deuxième à Béthune en 1986, puis une troisième à Matougues (Marne), en 2001. « Nous avons spécialisé chaque site en fonction de son marché. Matougues est ainsi davantage orientée vers la production destinée à la restauration hors domicile, avec des formats plus grands, tandis que Harnes et Béthune se concentrent sur la grande distribution », poursuit-il.

La réussite de McCain repose sur sa collaboration avec les agriculteurs locaux depuis 1981. La croissance des sites de production a été accompagnée par une extension des surfaces cultivées autour de ces derniers. Aujourd’hui, la marque travaille avec quelque 800 agriculteurs, dont 90 % sont en contrat direct, qu’elle accompagne sur le plan technique et financier tout au long du cycle de production, depuis le choix des variétés jusqu’au stockage.

    « Nous opérons sur un marché qui croît de 2 à 4 % par an. Notre ambition est d’augmenter la capacité de nos trois sites de 25 % d’ici quatre ans. »

    Julien Tomei, vice-président strategy & transformation de McCain Foods Europe

Le groupe met aussi l’accent sur la data. « La pomme de terre nécessite des ajustements constants des machines en raison de la variabilité de sa qualité. Nous utilisons l’intelligence artificielle pour aider nos équipes à mieux piloter nos outils industriels. Progressivement, nous digitalisons tous nos sites », explique Julien Tomei. Cette modernisation permet de soutenir la qualité et l’innovation face à la concurrence, notamment les marques de distributeurs, qui détiennent 66 % des volumes du marché des pommes de terre.

Des jeunes très convoités

« Au-delà du “made in France” apposé sur notre trentaine de références en GMS, nous misons sur l’innovation. Et restons atten­tifs aux attentes des Français, qui consomment 10,7 kilos de pommes de terre surgelées par habitant et par an, le double de la moyenne européenne », confie Nicolas Schmitt, directeur marketing retail chez ­McCain Foods ­Europe.

Dernière innovation, il y a six mois : la gamme Air Fryer, avec deux produits conçus pour ce mode de cuisson : des frites et des noisettes. « Nous avons sorti une gamme pour le four il y a dix ans. Aujourd’hui, nous croyons beaucoup à l’Air Fryer, qui répond à une forte demande de praticité. Nous avons ­investi dans un équipement qui permet un enrobage des frites améliorant leur croustillance et le maintien de la chaleur », souligne Nicolas Schmitt. Des produits appréciés par les jeunes, cible stratégique que McCain veut séduire en diversifiant son offre, notamment dans les légumes et le snacking surgelé.

Des frites gourmandes

 Une technique d’enrobage a été mise en œuvre pour permettre de produire les frites Air Fryer, plébiscitées par les jeunes car ultracroustillantes grâce à une cuisson sans préchauffage et sans ajout d’huile.

lsa-conso