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La France à +4°C : travaux, salariés, tourisme, le nouveau plan d'adaptation au changement climatique
31/03/2025

Un ouvrier sur un chantier en août 2023, à Marseille, en pleine canicule. © Maxppp - VALLAURI Nicolas
Le gouvernement présente, ce lundi, son troisième plan d'adaptation au changement climatique, pour tenter de rendre la France vivable avec 4 degrés de plus en 2100, et 2,7 degrés en 2050. Travaux, protection des travailleurs ou encore des sites touristiques, une cinquantaine de mesures sont prévues.
Aider les particuliers et les entreprises à financer des travaux, mieux protéger les travailleurs exposés aux canicules, adapter les transports, les exploitations agricoles, ou encore protéger les sites touristiques comme la Tour Eiffel et le Mont Saint Michel. Voici quelques-unes des cinquante mesures prévues dans le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, présenté ce lundi. Il doit permettre au pays de s'adapter à une hausse des températures de 4 degrés. Après plusieurs retards, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher en dévoile ce lundi matin la "version finalisée".
Le renforcement du fonds Barnier, créé en 1995 pour aider collectivités, petites entreprises et particuliers à financer les travaux nécessaires pour réduire leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, est l'une des principales mesures du plan. Il doit être porté à 300 millions d'euros, une somme jugée insuffisante par France Assureurs en octobre, lors de la présentation du projet.
Parmi les autres mesures, un renforcement des protections pour les travailleurs exposés aux canicules, différentes études et diagnostics pour mieux adapter transports et exploitations agricoles, une évolution des règles de rénovation des logements ou encore la protection des principaux sites culturels français comme la Tour Eiffel ou le Mont Saint-Michel.
Quel financement ?
Si ce plan présente "un certain nombre de bonnes intentions", il se "heurte au fait qu'on ne sait pas si elles sont financées et comment elles sont pilotées", a commenté auprès de l'AFP Nicolas Richard, vice-Président de France Nature Environnement (FNE). "Il montre la bonne direction mais il lui manque une tête et des jambes", regrette-t-il.
Attendu depuis fin 2023, le plan avait été annoncé comme un des axes majeurs de la stratégie du gouvernement Borne pour lutter contre le réchauffement climatique, en complément de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Mais il n'avait cessé d'être repoussé au gré de diverses échéances politiques, jusqu'à la dissolution de juin qui l'avait une nouvelle fois différé.
Une consultation publique a finalement été lancée fin octobre après présentation du projet, qui se base sur une trajectoire de réchauffement de référence à +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100 en France. Les épisodes caniculaires de 2022 et les inondations à répétition qu'a connues la France en 2024 ont prouvé la nécessité de s'adapter rapidement.
En juin, le Haut conseil pour le climat avait jugé que le pays n'était pas à la hauteur, réclamant un "changement d'échelle dans l'adaptation". Quelques mois plus tôt, la Cour des comptes avait pressé les pouvoirs publics de "prendre conscience" de l'urgence de s'attaquer à ce chantier, qui exige selon elle un "mur d'investissements".