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En 2024, les pertes de forêts tropicales primaires ont atteint un record

23/05/2025

En 2024, les pertes de forêts tropicales primaires ont atteint un record

© guentermanaus

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'ignorer un tel signal d'alarme. » Ce mercredi 21 mai, l'Observatoire mondial des forêts du World Resources Institute (WRI), groupe américain de réflexion, et de l'université du Maryland atteste d'un triste record : en 2024, 6,73 millions d'hectares (Mha) de forêts tropicales primaires sont partis en fumée. Entre 2018 et 2023, les pertes oscillaient généralement autour de 4 Mha.

Environ 49 % de la végétation a été perdue à la suite de feux de forêt (contre 13 % en moyenne historiquement, entre 2002 et 2024), notamment du fait des conditions d'extrême chaleur et de sécheresse enregistrées en plein cœur d'un épisode climatique El Niño accentué par le réchauffement climatique. Du reste, la déforestation pour l'agriculture (29 % en 2024, contre 59 % en moyenne), d'autres changements d'affectation des terres (13 %) et la surexploitation en sylviculture (5 %) restent également responsables.


Évolution des pertes annuelles (en Mha) des forêts tropicales primaires dans le monde. © Global Forest Watch / WRI

« Mais les pertes ne se sont pas arrêtées aux Tropiques, explique le compte rendu (1) du WRI, la couverture végétale naturelle a également subi une perte record à l'échelle planétaire, à cause d'importants incendies dans des forêts boréales du Canada et de la Russie. » Si le suivi satellitaire et les chiffres qu'en tire l'Observatoire mondial des forêts se concentrent uniquement sur les régions tropicales, c'est parce que celles-ci concentrent les forêts « les plus importantes pour la biodiversité, le stockage naturel du carbone et la régulation du climat » et subissent « 94 % de la déforestation et des autres atteintes anthropiques » envers les forêts primaires dans le monde.

« Nous avançons dans la mauvaise direction », insiste le rapport. En 2021, à l'occasion de la COP26 de Glasgow, près de 150 pays (dont la France) s'étaient donné pour objectif d'interrompre la déforestation et la dégradation des forêts dès 2030. Or, « sur les vingt pays comprenant la plus grande surface de forêts tropicales primaires, dix-sept perdent chaque année plus de végétation qu'au moment où l'engagement a été pris ». Les pertes ont plus que doublé entre 2023 et 2024 au Brésil, et triplé en Bolivie.

1. Consulter le rapport de l'Observatoire mondial des forêts

Félix Gouty / actu-environnement



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