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Cette entreprise fabrique des jouets de plage à partir de chewing-gums usagés

12/09/2024

Cette entreprise fabrique des jouets de plage à partir de chewing-gums usagés

Marine Guilbaud, fondatrice de l’entreprise Creagum, collecte et recycle des chewing-gums pour les transformer en jouets ou en billes de plastique. | CREAGUM

L’entreprise Creagum, fondée par Marine Guilbaud, recycle les chewing-gums abandonnés sur la voie publique ou périmés. Elle les collecte puis les transforme en billes de plastique. Cette matière première est soit revendue, soit utilisée pour fabriquer des jouets de plage pour enfants. Et la demande afflue.

C’est un déchet qu’on a horreur de voir sur les trottoirs, dans le sable ou dans l’océan. Les chewing-gums « mettent jusqu’à 25 ans à se dégrader dans l’eau », alerte Marine Guilbaud. Depuis trois ans, la fondatrice de l’entreprise Creagum se bat pour les recycler et avoir un « impact positif » sur la planète. À 24 ans, la jeune femme s’est mis en tête de les transformer en billes de plastique ou bien en jouets pour enfants. Et son idée commence à prendre de l’ampleur en France.

L’idée d’une jeune étudiante

Marine Guilbaud a commencé son projet lorsqu’elle était inscrite en licence à l’université de La Rochelle (Charente-Maritime). Elle disposait d’un an pour créer fictivement une mini-entreprise. « À cette époque, je n’avais pas l’âme d’entreprendre, mais j’ai toujours aimé créer des projets », se remémore-t-elle.

Passionnée par la biologie et la préservation des océans, elle imagine une société qui pourrait lutter contre la pollution générée par les chewing-gums « composés de polymères synthétiques non biodégradables ». Elle est allée jusqu’au bout de son idée en fondant officiellement son entreprise. « J’y croyais vraiment ! », nous confie-t-elle.


Accompagnée par Open Campus Innov, un service de l’université de La Rochelle qui soutient les étudiants qui veulent entreprendre, elle commence à se créer un réseau et réussit même à convaincre un partenaire industriel. « Sans Jean-Marc Neveu, à la tête de l’entreprise Plaxtil à Châtellerault (Vienne), je n’aurais pas réussi », soutient-elle. C’est cet industriel qui a la charge de transformer les chewing-gums.


Collecte dans différents établissements

Avant cette étape, Marine Guilbaud a dû trouver des moyens pour collecter les déchets. Depuis plus de deux ans, des commerçants lui envoient par La Poste leurs chewing-gums périmés, donc invendables. « C’est très simple et rapide. Je leur envoie un bon, qu’ils collent sur leur colis et ils m’envoient le carton. J’ai récolté 20 kg en un an », nous détaille la jeune femme, qui vient de valider son master en gestion de l’environnement et écologie littorale.

Autre méthode : disposer des points de collecte dans des établissements scolaires, entreprises ou galeries marchandes. « Aujourd’hui, nous en avons vingt-cinq, mais je reçois de nombreuses demandes partout en France », s’enthousiasme-t-elle. Les colis remplis de chewing-gums usagés sont envoyés par La Poste à Creagum selon le même principe que pour les commerçants.

Des résultats « hyper prometteurs »

Ensuite, ils sont collectés par l’entreprise Plaxtil et « passent sous des rayons UV car ils sont souillés de bactéries ». Ils sont recyclés en billes de plastique ou en jouets de plage. Marine Guilbaud a fait appel à un laboratoire pour être certaine que ces produits n’auraient pas un impact néfaste sur l’environnement en « relarguant des métaux ou des polluants », notamment si un enfant trempe son jouet dans la mer. « Les résultats sont hyper prometteurs », se félicite la patronne.

Aujourd’hui, Marine Guilbaud se dit prête à revendre les billes de plastique à des industriels « écoresponsables ». Les précommandes des jouets de plages en forme de tortue seront envoyées d’ici décembre 2024. « Le packaging est finalisé : les jouets seront vendus dans des sacs, issus d’anciennes voiles. Nous travaillons avec un Esat » (établissement et service d’accompagnement par le travail), nous explique-t-elle fièrement.

La commercialisation de cette gamme devrait être lancée « avant l’été 2024 », envisage-t-elle. En parallèle, Marine Guilbaud propose des ateliers de sensibilisation auprès des scolaires et un accompagnement RSE (responsabilité sociétale des entreprises) auprès des sociétés.

ouest-france

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