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Coriance va étendre le réseau de chaleur de Calais, y compris pour les pavillons, et créer une troisième chaufferie biomasse

05/08/2024

Coriance va étendre le réseau de chaleur de Calais, y compris pour les pavillons, et créer une troisième chaufferie biomasse

L’hôtel de ville de Calais, photo Ville de Calais

A partir du mois de juillet 2024, Calorev, filiale du Groupe Coriance, lancera un programme de travaux d’envergure dans la ville de Calais pour, d’une part, développer le réseau de chauffage urbain, et d’autre part, construire une nouvelle chaufferie biomasse. Depuis le 26 juin 2023, la ville de Calais a en effet confié à Calorev l’exploitation et le développement du réseau de chauffage urbain, exploité depuis 1998 par Dalkia, et préalablement pour son ancêtre, la Compagnie Générale de Chauffe. À terme, le réseau s’étendra sur 30 km contre 15 km actuellement.

Un réseau de chaleur qui aura bientôt 60 ans

La chaufferie urbaine de Calais a été créée en 1967. Elle alimentait à l’époque un réseau de chaleur de 6,3 km qui fournissait 55 GWh/an à partir de 29 MW de chaudières au fioul lourd. La chaleur était transportée par eau surchauffée à 150°C, source de fortes déperditions. À échéance du premier contrat en 1997, la ville a décidé de rénover ces équipements, de baisser le régime des températures, avec comme objectif de garder un coût de l’énergie livrée aux abonnés le plus bas possible, tout en diminuant fortement les émissions polluantes. De 1998 à 2000, Dalkia, a renouvelé tous les équipements de production. Il a mis en place une chaudière à bois Weiss de 4 MW comme générateur de base. Quatre mille tonnes de bois par an fournissaient à cette époque 19 % des besoins du réseau. Un équipement de cogénération gaz de 6 MWé et 7,5 MWth fut aussi installée en base d’hiver : il fournissait à l’époque 48 % des besoins de chaleur sur l’année, dans le cadre d’un contrat d’obligation d’achat de l’électricité par EDF. Enfin, trois chaudières principalement à gaz et d’une puissance totale de 29 MW, assuraient l’appoint et le secours total, pour une contribution au mix énergétique de 33 %.


La chaudière biomasse Weiss de 4 MW mise en place à Calais en 1998 dans une chaufferie dédiée à côté de la chaufferie initiale de Beau Marais, photo Frédéric Douard

Pour les 50 ans du réseau, le bois a pris la tête du mix énergétique et dans le cadre d’avenants au contrat de concession. Le réseau a été successivement rallongé en 2013 et 2015 pour relier notamment le nouveau Centre Hospitalier et la clinique du Virval, et atteindre 14 km. La livraison de chaleur se montait en 2017 à 60 GWh (5400 équivalent-logements).

Et pour remonter le taux de couverture par énergie renouvelable au-dessus de 50 %, et faire bénéficier les utilisateurs du taux réduit de TVA sur l’énergie distribuée, le concessionnaire a mis en place une seconde chaufferie biomasse sur le même site. Une chaudière supplémentaire de 8 MW, fournie par le constructeur belge Vyncke, dont l’usine-mère n’est située qu’à 130 km de Calais, a triplé la capacité de production de chaleur renouvelable. Elle a été mise en service en octobre 2015 et inaugurée le 24 mai 2016.


La chaudière biomasse Vyncke de 8 MW mise en place à Calais en 2015 dans une nouvelle chaufferie à côté des deux autres chaufferies de Beau Marais, photo Frédéric Douard

Une extension de réseau pour irriguer une grande partie de la ville dont les pavillons riverains volontaires

Le réseau étendu selon les objectifs du nouveau contrat d’exploitation alimentera 18 000 équivalents-logements et desservira la majorité des quartiers de Calais. Ce seront alors environ 100 GWh qui seront distribués chaque année, avec une couverture par le bois de 86 %. La consommation totale de bois par les trois chaudières à biomasse sera alors de 20 000 tonnes par an en moyenne.

Le nombre de sous-stations collectives passera de 88 actuellement à plus de 120. Et en plus des raccordements publics et collectifs prévus, l’opération est ouverte au raccordement de pavillons, sachant qu’ils sont au nombre de 227 sur le tracé des prochaines extensions. Ces raccordements de particuliers seront aidés par l’ADEME sous conditions d’une consommation minimale de 1 MWh par mètre linéaire de réseau et d’un piquage à moins de 15 mètres du réseau principal à créer.

Les travaux de développement du réseau commenceront en juillet 2024 sur trois secteurs : la rue du Pasteur Martin Luther King, le carrefour de la rue Mollien et la rue de Phalsbourg. Au total, 4 km de réseau seront créés lors de cette première phase qui durera jusqu’en février 2025. L’extension du réseau se poursuivra en 2025 et 2026 vers les quartiers Calais Nord et le Fort Nieulay à raison de 5 km par an.

Une troisième chaufferie biomasse pour atteindre 18 MW au bois

Concernant les moyens de production, à partir du mois d’octobre 2024, une nouvelle chaudière biomasse, d’une capacité de 6 MW, ainsi qu’un silo et un convoyeur seront mis en place sur le site historique des chaufferies de Beau Marais, rue Marcel Doret. Avec cette chaudière supplémentaire qui sera fournie cette fois-ci par le constructeur Compte.R, la puissance installée à la biomasse atteindra 18 MW.


La nouvelle chaudière biomasse de Calais sera fournie par le constructeur auvergnat Compte.R et mise en place dans un nouvelle chaufferie dédiée rue Marcel Doret, photo Frédéric Douard

Quatre chaufferies vont donc se côtoyer dans le quartier de Beau Marais, dans une zone industrielle où les allers et venues des camions de bois ne posent pas de soucis de circulation. Notons que les 14% de couverture par le gaz seront assurés en partie par les trois chaudières à gaz historiques, mais aussi par l’installation de cogénération au gaz qui a été conservée et qui sera utilisée en fonction des conditions économiques avec une commercialisation ponctuelle de l’électricité sur le marché libre et ou sur le marché capacitaire lors des pics de consommation électrique.

L’ensemble de ces travaux permettra d’éviter l’émission de plus de 13 000 tonnes de CO2 chaque année. Cela correspond aux émissions de 6520 véhicules retirés de la circulation par an, soit l’équivalent du quart des véhicules de la ville. Il fera aussi et surtout bénéficier les habitants d’une chaleur à un prix compétitif et maîtrisé dans la durée, décorrélé des fluctuations du prix des énergies fossiles, le tout contribuant à l’indépendance énergétique de la ville.

Frédéric Douard / bioenergie-promotion

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