La bétonisation d'espaces naturels enregistrée en France en 2023 est la plus faible mesurée en près de quinze ans

Des sols sont artificialisés à Montpellier pour la construction d'un nouveau quartier, le 11 mai 2022. (BENJAMIN POLGE / HANS LUCAS / AFP)

Depuis 2019, la tendance est à une "stabilisation du rythme", mais il "demeure élevé", observe le Cerema, qui publie chaque année ce décompte en utilisant des données issues de la taxe foncière.

La consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers en 2023 est la plus faible enregistrée en France depuis 2009, selon les données du Cerema(Nouvelle fenêtre), le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, publiées mardi 13 mai. Dans le détail, en 2023, 19 263 hectares d'espaces naturels ont été consommés, en baisse de 4,8% par rapport à 2022.

Depuis 2019, la tendance est à une "stabilisation du rythme" autour de 20 000 ha, mais ce rythme "demeure élevé", observe l'établissement public. Entre 2011 et 2023, plus de 297 000 ha ont ainsi été consommés, ce qui correspond à la surface de l'île de La Réunion. Un suivi important, alors que la bétonisation des sols est le principal facteur de perte de biodiversité et qu'elle contribue au réchauffement climatique et en accélère les effets, les sols naturels ayant un rôle de puits de carbone et de filtration de l'eau. 

En dix ans, l'efficacité de la construction a progressé de 30%, "un hectare consommé en 2021 permettant de construire 2 435 m2 de bâti, contre 1 950 m2 en 2011", résultat des "efforts croissants de recyclage et de densification urbaine", souligne le Cerema. A noter que 60,7% de cette consommation d'espaces se situe dans des petites communes et dans des communes, où l'offre de logements est suffisante. Mises bout à bout, "des petites opérations de 2 à 3 ha ont ainsi contribué fortement à la consommation nationale", observent les auteurs. Les 38% restants correspondent à la deuxième couronne des villes et aux littoraux.

franceinfo