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La CCI 35 et la CCI Nantes Saint-Nazaire se réunissent en coopérative pour faire baisser les prix et augmenter l’autoconsommation

13/06/2024

La CCI 35 et la CCI Nantes Saint-Nazaire se réunissent en coopérative pour faire baisser les prix et augmenter l’autoconsommation

De gauche à droite : Franck Sprecher, directeur général d’Estuaires énergies, Yann Trichard, président de la CCI Nantes-St Nazaire et Jean-Philippe Crocq, président de la CCI Ille-et-Vilaine.    ©Amandine Dubiez

La CCI 35 rejoint le capital de la coopérative Estuaire énergies, créée il y a un an par la CCI Nantes Saint-Nazaire en pleine crise énergétique afin d’aider leurs entreprises du territoire à réduire leurs factures énergétiques sur l'électricité, le gaz et le pellet. Cette Scic aide aussi ses sociétaires à organiser entre elles des boucles locales d'autoconsommation. 

Elle réunit pour le moment 50 entreprises locales telles que Fleury Michon, le groupe CETIH mais aussi Charier, la fonderie Bouhyer, Idea, Les Craquelins de St Malo, Lacroix, et, tout récemment, le réseau national GHR des hôteliers. « On sonde les besoins de chacune des entreprises puis on lance un appel d’offres auprès des fournisseurs. En faisant jouer la concurrence, on peut négocier les prix », explique Yann Trichard, président de la CCI Nantes-Saint-Nazaire à l’origine du projet avec Franck Sprecher, DG d’Estuaires énergies.

La coopérative compte 3 salariés à temps plein. Le ticket d’entrée à la coopérative est fixé à 3 000 €, puis le montant de l'adhésion évolue en fonction du volume commandé. La coopérative opère pour l’électricité, le gaz, mais aussi le pellet, soit 100 GWH tout confondu. Au dernier appel d’offres, elle a enregistré un volume de 42 000 MGh d’électricité pour 30 entreprises sociétaires couvrant 102 sites. « J’ai réduit ma facture d’électricité d’au moins 20 % en un an », explique Benoit Cabanis, sociétaire de la Scic pour Cabsoc group, PME industrielle de 200 salariés basée à Châteaubourg (35) et qui évolue dans le secteur hydraulique.


UNE PREMIÈRE BOUCLE LOCALE D'AUTOCONSOMMATION À GUÉRANDE

En plus de cet accompagnement, Estuaire énergies propose à ses sociétaires de les aider à organiser des boucles locales d’autoconsommation collective. Concrètement, elle entre en contact avec les clubs des zones d’activités. « On interroge les entreprises pour identifier celles qui ont des panneaux solaires et celles qui ont des besoins pour créer des boucles locales. Une entreprise fermée le week-end pourrait ainsi transmettre son électricité produite par ses panneaux solaires à l’hôtel voisin », explique Franck Sprecher. Une première boucle locale vient de se concrétiser à Guérande avec 12 entreprises. « On répond ainsi à 26 % des objectifs du schéma public local en termes d’énergies renouvelables », précise le directeur général de la Scic.  

INVESTIR DANS DES CHAMPS ÉOLIENS

A terme, la coopérative aimerait aller encore plus loin dans la démarche en investissant dans des champs éoliens. En attendant d’en avoir les capacités financières, elle encourage les sociétaires à partager les bonnes pratiques sur les stratégies d’achats. « On se donne des astuces pour mieux s’isoler, remplacer les radiateurs ou les LEDS par exemple. Vous savez, c’est nouveau pour moi de regarder la consommation électrique. Avant septembre 2022, c’était vraiment un poste que je ne regardais pas », explique Benoit Cabanis. Même si les prix ont chuté fortement en 2023 et 2024, d’un pic à 250 MGh à 80 en 2024, lui il y voit un investissement sur le temps long. « C’est rassurant de confier cette gestion à un tiers ».

DUPLICATION DANS D'AUTRES RÉGIONS

D’autres régions pourraient prochainement dupliquer la même stratégie collective. Elle est née d’une rencontre entre Franck Sprecher et Yann Trichard au sein du mouvement entrepreneurial du Cercle des jeunes dirigeants. Auparavant installé dans les Haut de France, Franck Sprecher avait initié la démarche dès 2018 d’abord de manière bénévole avant de créer une première coopérative en 2022. L’idée avait été identifiée en 2022 par Bercy comme une solution à la crise énergétique. Le ministère encourage, depuis lors, les chambres de commerce à initier la même démarche.  


Amandine DUBIEZ / agence-api.ouest-france

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