Airbus et Qair s’associent pour produire du kérosène vert en Occitanie

Le 25 janvier 2024, Airbus et Qair ont signé un protocole d’accord visant à structurer conjointement la filière des carburants d’aviation durables sur le territoire. (©Airbus SAS 2016 Pascal Pigeyre - Master Films)

Fin janvier, le géant de l’aéronautique et le spécialiste montpelliérain des énergies renouvelables ont signé un protocole visant à structurer conjointement la filière des carburants d’aviation durables. Ce dernier prévoit la création d’une usine de production de kérosène vert à Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées.

Le 2 mai 2023, l’entreprise toulousaine OpenAirlines, qui développe un logiciel d’éco-pilotage, accueillait dans ses locaux la première rencontre territoriale de l’Observatoire de l’aviation durable dont la mission est de rendre accessible les données sur l’impact climatique du transport aérien.

Lancé en mars dernier par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), ce « tour de France de la décarbonation » vise à recenser et mettre en lumière des solutions concrètes proposées par les acteurs du secteur de l’aéronautique. Responsable de 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (source Atmospheric Environment), le secteur est régulièrement montré du doigt pour sa contribution au réchauffement climatique.

Une usine à 800 M€

Conscients des enjeux, les constructeurs et les compagnies misent notamment sur les carburants sans pétrole pour décarboner l’aviation. Biocarburants, carburants de synthèse ou hydrogène, les pistes sont nombreuses. Dans cette course à l’avion vert, Airbus a fait le pari de l’hydrogène pour faire décoller le premier avion commercial à zéro émission en 2035.

Deux ans après le lancement de son projet, le géant européen de l’aéronautique a annoncé une nouvelle étape dans le développement de nouveaux carburants afin d’accélérer la décarbonation du transport aérien avec la signature, fin janvier, d’un accord avec le groupe montpelliérain Qair, producteur indépendant d’énergie renouvelable.

Cet accord stratégique porte sur le développement d’une unité de production d’hydrogène renouvelable et d’électro-carburant d’aviation durable (e-SAF) en Occitanie. Coût de l’investissement ? Environ 800 M€. L’usine - dont la construction est attendue pour fin 2026 - sera implantée dans la commune de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées. Identifié comme l’une des options les plus prometteuses pour décarboner le secteur aéronautique, l’hydrogène présente l’avantage de pouvoir être utilisé soit directement pour la propulsion et la production d’énergie à bord des avions, soit indirectement pour créer des carburants de synthèse (e-fuel).

Déployer l’avion propulsé avec de l’hydrogène

Dans le cadre de ce protocole, Qair et Airbus collaborent au développement d’un écosystème régional d’e-SAF comme une première étape avant de développer des projets de production d’hydrogène renouvelable et d’e-fuel à l’échelle nationale. La collaboration porte sur différents aspects de la chaîne d’approvisionnement en hydrogène et en e-SAF, de la production à la livraison des aéroports.

« Pour ce faire, nous misons sur l’hydrogène renouvelable et le développement d’électrolyseurs sur tout le territoire français, en commençant par la région Occitanie où nous construirons bientôt un projet dédié aux e-SAF et où nous construisons dès aujourd’hui notre première unité de production d’hydrogène renouvelable Hyd’Occ », a déclaré Olivier Astruc, directeur hydrogène France chez Qair.

De son côté, Airbus assure que « ce projet devrait permettre de développer la filière et de contribuer aux besoins des acteurs dans la région ». À noter que la mise en production de ce kérosène vert est attendue pour 2030.

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