40watts industrialise le reconditionnement des batteries de vélos électriques

L'équipe de 40Watts.    ©Nolwenn Martin

40watts se met au défi d'industrialiser le reconditionnement des batteries de vélos à assistance électrique. Pour y parvenir, la jeune entreprise immatriculée à Carentoir (56) cherche à lever 1,5 M€ d'ici au premier trimestre 2025. 

Cette somme, que 40watts espère rassembler auprès d'acteurs publics et privés, permettra d'acheter, d'adapter et d'automatiser une ligne de production et de doubler les effectifs pour les porter à 10 personnes. A ces fins, l'entreprise envisage un déménagement, en début d’année prochaine, dans des locaux de 500 m², au lieu des 90 m² actuels occupés à La Gacilly.

Impression 3D

Après avoir pivoté il y a un an, l'entreprise, créée fin 2022 ne reconditionne plus les vélos entiers, mais seulement leurs batteries. L’activité consiste alors, « dans 98 % des cas, à changer les cellules fatiguées qui sont à l'intérieur », détaille le cofondateur, Antoine Loiselet. Pour rester compétitif, 40Watts les remplace par des générations plus récentes et haut de gamme. Mais comme ces cellules n'ont plus la même taille, l'équipe doit revoir la manière de les intégrer dans le boîtier d’origine. « En un an, on a développé environ 80 designs, couvrant grosso modo 90 % du marché. » Pour mettre en pratique ces conceptions faites maison, la société réalise ses propres supports en impression 3D (pour le maintien des cellules) ainsi que la découpe au laser du nickel (pour leur connexion électrique). À la fin 2024, elle devrait avoir atteint les 400 batteries reconditionnées, volume suffisant pour arriver à l'équilibre, estime Antoine Loiselet, qui reste discret sur les revenus liés à l'activité.

Chaîne intelligente

L'enjeu est désormais de passer de la production d'atelier à une échelle industrielle, avec la contrainte de gérer un flux variable de batteries différentes. 40watts a donc imaginé une chaîne de reconditionnement flexible, connectée à un logiciel de production, le tout dopé à l'intelligence artificielle. Du côté des clients, l'IA servira à reconnaître automatiquement le modèle de leur batterie afin de leur proposer une offre de reprise. Une fois le devis validé, le système déclenchera, côté usine, l'impression 3D et la découpe laser. La chaîne d'assemblage, elle, sera entraînée à adapter ses opérations, en fonction des batteries qu’elle détecte. La recherche de financements en cours doit servir à mettre en place ce processus, mais aussi à lever un frein technique : le verrouillage de certains modèles par leurs fabricants. « On voudrait remplacer leur électronique par la nôtre pour pouvoir prendre en charge ces batteries et y ajouter des fonctionnalités.»

Marché BtoB

Pour assurer un volume suffisant, 40watts vise trois cibles à parts égales : les particuliers, les magasins de vélo et le BtoB (entreprises et collectivités). La société teste ce dernier marché avec Keolis Rennes : l'exploitant du réseau de transport de la Métropole lui a confié 125 batteries à reconditionner avant la fin d'année.

Pierrick Lieben / agence-api.ouest-france.fr