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Salon de l'Agriculture : le bilan écologique décevant de Macron

28/02/2024

Salon de l'Agriculture : le bilan écologique décevant de Macron

Emmanuel Macron a débattu avec les représentants de syndicats agricoles ce samedi 24 février. ©LUDOVIC MARINPOOLAFP

Emmanuel Macron a fait des annonces en faveur du monde agricole ce week-end au Salon de l'Agriculture. Seulement, le président ne répond pas pour l'instant aux revendications des militants écologistes, les opposant à celles des agriculteurs.

La soixantième édition du Salon International de l’Agriculture s’est ouverte ce samedi 24 février sur fond de colère. L’arrivée du président de la République Emmanuel Macron pour l’inauguration a créé des affrontements opposant les forces de l’ordre à certains agriculteurs, mais aussi à des militants écologistes.

Malgré ces débordements, le président s’est entretenu avec des représentants de syndicats agricoles. Il a fait plusieurs annonces censées précéder une réunion avec tous les acteurs du monde agricole dans trois semaines. Prix planchers, trésorerie d’urgence, pesticides, inscription de l’agriculture comme "intérêt général majeur" dans la loi… Des mesures en faveur des agriculteurs s’ajoutent à celles déjà prises, mais sans aller dans le sens de la transition écologique.

Des engagements qui oublient l’écologie ?

En effet, ces engagements semblent mettre de côté l’aspect écologique, peu mis en avant. Par exemple, au sujet des pesticides, le président souhaite "ne pas demander à nos agriculteurs des efforts que les voisins n’ont pas à faire". Il soutient ainsi les annonces de Gabriel Attal de renoncer à l’indicateur Nodu au profit de l’européen HRI-1 pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides. Cette mesure avait été mal accueillie par les ONG de défense de l’environnement.

Emmanuel Macron a également rappelé les mesures telles que la dérogation sur les 4% de jachère ou encore le Plan Eau. Il souhaite en effet que l’"agriculture soit un usage privilégié dans l’utilisation de l’eau sur nos territoires". Or, ces mesures, bien que bénéfiques aux agriculteurs, ne le sont pas autant pour l’écologie. Par exemple, l’association France Nature Environnement juge insuffisant le Plan Eau tel qu’il est mis en place actuellement.

Enfin, lors de son passage dans les allées du salon, le président s’est exprimé sur sa vision de la viande dans l’alimentation : "J’ai toujours défendu la viande, je suis flexitarien", a-t-il affirmé selon Reporterre. Cette déclaration intervient alors que les études sur le climat conseillent de réduire la consommation de viande d’au moins 50 %. En effet, l’élevage s’avère être très polluant : la FAO a estimé en décembre que cette industrie produit 12 % des émissions humaines de gaz à effet de serre.

Mise en opposition des écologistes et des agriculteurs

Le "grand débat" du président a d'ailleurs fait l’objet de polémiques avant même d'avoir débuté. Ce jeudi 22 février, la FNSEA, premier syndicat agricole français, a annoncé refuser d’y participer. En cause : l’invitation du collectif écologiste radical les Soulèvements de la Terre (SLT). Le président du syndicat, Arnaud Rousseau, a considéré sur X cette invitation comme une "provocation inacceptable" de la part du gouvernement. Emmanuel Macron a démenti ce samedi avoir initié ou même songé à inviter SLT au débat, qualifiant le collectif d’"organisation qui pratique la menace, qui détruit".

SLT affirme quant à lui dans un communiqué que "l'Élysée a bien cherché à [les] contacter via différents biais pour [les] inviter à ce grand débat". Le collectif proclame également être né "avec l'objectif de lutter pour la préservation d'une agriculture paysanne, contre l'artificialisation et l'accaparement des terres" et déplore que "le gouvernement et la direction de la FNSEA cherchent une nouvelle fois à opposer écologistes et paysan-nes".

Cette allégation peut être mise en corrélation avec les propos du président ce samedi, après avoir été interpellé par un militant écologiste. Il met alors en contradiction les demandes des écologistes et celles des agriculteurs, en déclarant : "On est en train d’avoir des agriculteurs qui sont dans l’angoisse des suicides agricoles qui repartent. Et de l’autre côté, des jeunes qui arrivent, qui disent : 'Tout va s’effondrer, vous ne faites rien'".

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