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COP29 : on vous résume ce que contient l'accord signé à Bakou
29/11/2024
Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, également ministre de l'Ecologie et des Ressources naturelles d'Azerbaïdjan, le 23 novembre 2024 à Bakou. (RAFIQ MAQBOOL / SIPA)
Après douze jours de négociations et des prolongations, la COP29 a abouti à un accord, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre. A Bakou, en Azerbaïdjan, les participants à la 29e conférence des Nations unies sur le changement climatique ont notamment acté un nouvel objectif chiffré afin de financer la transition énergétique dans les pays en développement. Jugé décevant par plusieurs participants et des ONG de défense de l'environnement, ce texte comprend plusieurs volets. Franceinfo vous résume ce qu'il faut en retenir.
Les pays riches vont tripler leur aide à ceux en développement
C'était le point le plus attendu du sommet : quel niveau de financement 23 pays développés et l'Union européenne – désignés en 1992 comme responsables historiques du changement climatique – devront-ils fournir aux pays en développement ? "Au moins 300 milliards de dollars par an d'ici 2035", répond l'accord de Bakou. C'est trois fois plus que le précédent accord, fixé lors de la COP15, qui prévoyait 100 milliards de dollars par an entre 2020 et 2025. Mais c'est deux fois moins que ce que réclamaient les pays en développement et un effort très réduit si l'on prend en compte l'inflation, ont fustigé les ONG.
Le texte prévoit que la contribution des pays riches provienne de leurs fonds publics, complétés par des investissements privés qu'ils mobilisent ou garantissent, ou par des "sources alternatives", ce qui signifie d'éventuelles taxes mondiales, toujours en cours de réflexion (sur les grandes fortunes, l'aviation ou le transport maritime).
La Chine ne participera pas à ce financement
Les pays occidentaux réclamaient d'élargir la liste(Nouvelle fenêtre) des Etats à qui incombe la responsabilité de la finance climatique, estimant que la Chine, Singapour ou des pays du Golfe s'étaient depuis enrichis. Mais Pékin avait tracé une ligne rouge et a obtenu gain de cause. L'accord de Bakou "invite" les pays non développés à fournir des contributions financières, mais elles resteront bien "volontaires", est-il explicitement stipulé.
L'accord incorpore néanmoins une nouveauté : désormais, les financements climatiques des pays non développés accordés via des banques multilatérales de développement pourront être comptabilisés dans l'objectif des 300 milliards. Les Européens s'en sont félicités.
Les pays les plus vulnérables ont obtenu quelques gages
Ils ont brièvement claqué la porte samedi, se plaignant d'être ni entendus ni consultés. Les 45 pays les plus pauvres de la planète, principalement africains, ainsi que le groupe d'une quarantaine de petits Etats insulaires ont finalement été convaincus de ne pas bloquer l'accord.
Ils voulaient qu'une part de l'aide financière leur soit explicitement réservée, contre l'avis d'autres pays africains et sud-américains. Finalement, l'accord anticipe à 2030 l'objectif de tripler les financements, essentiellement publics, qui passent par des fonds multilatéraux où ils sont prioritaires.
Une feuille de route lors de la prochaine COP, organisée au Brésil en 2025, doit permettre à ces pays d'obtenir plus d'argent sous forme de dons, alors qu'aujourd'hui 69% de la finance climatique est constituée de prêts.
La sortie des énergies fossiles n'est pas mentionnée
C'était le mot tabou de cette COP. Toute mention explicite à la "transition" vers la sortie des énergies fossiles, acquis principal de la COP28 de Dubaï, a disparu dans la finalisation des principaux textes. C'est le reflet d'une "bataille de tous les diables" avec des pays producteurs, selon un négociateur européen. Elle n'apparaît qu'implicitement dans des rappels de l'existence de l'accord adopté l'an dernier.
Un texte censé renforcer sa mise en œuvre n'a finalement pas été adopté à la clôture de la COP29, après une longue bataille qui l'avait déjà en grande partie vidé de sa substance. L'une des priorités de l'Union européenne, combattue par l'Arabie saoudite, était d'obtenir un suivi annuel des efforts pour sortir du pétrole, du gaz et du charbon. En vain.