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2025 : L’heure des comptes pour les entreprises
31/01/2025

À l’heure où le défi environnemental conditionne plus que jamais la rentabilité et la survie des entreprises, 2025 sera une année charnière où responsabilité et transparence seront les maîtres mots. Dans cette tribune, Rachel Delacour, cofondatrice et CEO de Sweep, a voulu identifier les quatre grandes tendances que nous devrions observer en matière de transition bas-carbone chez les entreprises européennes cette année.
Dix ans après l’accord de Paris, l’urgence climatique se heurte à des turbulences économiques et politiques. À l’heure où le défi environnemental conditionne plus que jamais la rentabilité et la survie des entreprises, 2025 sera une année charnière où responsabilité et transparence seront les maîtres mots.
Une responsabilité historique pour l’Europe
2025 sera un tournant décisif pour la transition climatique de l’Europe. Plus d’un an après l’entrée en vigueur de la CSRD, ce texte représente une opportunité majeure de diffuser nos normes environnementales européennes à l’échelle mondiale.
Pour autant, le contexte politique incertain à l’échelle mondiale a récemment amené le patronat européen à demander une “simplification” de la CSRD, pour ne pas perdre en compétitivité face aux Etats-Unis. Si simplifier les conditions de la réglementation pour les ETI est envisageable, l’ambition globale de la CSRD reste de permettre aux entreprises de créer de la valeur extra
financière tout au long de leur chaîne de valeur, de se transformer pour survivre. A ce titre, cette ambition ne doit en aucun cas être revue à la baisse.
Pour autant, jamais une réglementation de cette ampleur n’a été aussi cruciale, et ce à double titre : la CSRD permet aux entreprises de s'interroger de manière pertinente sur leur business model en y associant leurs parties prenantes, et, par son extraterritorialité, de valoriser leurs actions dans la compétition internationale, leur donnant un avantage concurrentiel. La CSRD n’est pas une contrainte : c’est une opportunité unique de renforcer leur compétitivité et leur résilience.
Les entreprises en Europe et ailleurs s’adaptent déjà à la CSRD, qui apporte plus de transparence et permet aux marchés de distinguer les organisations engagées de celles qui ne le sont pas. Plus important encore, les entreprises réalisent que la CSRD est une opportunité de création de valeur. En analysant leurs impacts ESG sur l’ensemble de leur chaîne de valeur, elles identifient des leviers d’optimisation et d’efficacité, tout en renforçant la responsabilité partagée et les bénéfices collectifs.
L’ESG, un levier stratégique
Le 12 décembre 2025 marquera également les dix ans de l’accord de Paris, dix ans pendant lesquels les émissions ont augmenté de 3,5 % rendant impératifs les efforts de décarbonation et d'adaptation.
En effet, 81 % des entreprises ont conscience qu’elles ne survivront pas dans une économie bas carbone si elles ne se transforment pas. Et pour cause. L’ESG est certes un levier de rentabilité à court terme, avec des bénéfices concrets comme un gain d’efficacité énergétique, une meilleure gestion des risques, l’attraction des talents, entre autres. Mais c’est aussi le moyen de renforcer la résilience de l'entreprise à long terme, dans un monde où les contraintes réglementaires et les pressions sociétales ne cessent d’augmenter.
L’ESG n’est pas un simple centre de coûts. C’est une opportunité stratégique et un levier de compétitivité pour les entreprises qui s’y investissent pleinement.
La fin du greenwashing ?
La CSRD impose aujourd’hui aux entreprises de publier des rapports standardisés sur leurs performances ESG. Un outil clé pour structurer la transition vers une économie bas carbone qui repose sur un suivi transparent et granulaire des émissions sur l’intégralité de la chaîne de valeur des entreprises. C’est un changement radical : la transparence devient la norme.
En exigeant des données vérifiables et comparables, ce texte crucial pour notre compétitivité européenne ouvre également la porte à la disparition du greenwashing. En tout cas, tel que nous le connaissions.
Les informations que fournissent les entreprises sur leurs performances ESG pourront en effet être examinées et comparées sur une base commune d’étude par les investisseurs, les ONG, les consommateurs, entre autres.
2025 : l’heure des vérités
Si la CSRD n'est pas une solution miracle pour lutter contre le greenwashing, on peut tout de même espérer que ce dernier connaisse des jours difficiles en 2025. Pour porter réellement ses fruits, il faudra désormais allier l’application du texte à une éducation continue des consommateurs, ainsi que d'efforts liés à la directive européenne sur les allégations écologiques.
Pour les entreprises européennes, 2025 marque le besoin de rendre des comptes. Plus que jamais, l’heure est venue de passer des engagements aux actes.
Tribunes par Rachel Delacour, cofondatrice et CEO de Sweep