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Malgré l’opposition de la France, l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur est signé
14/12/2024
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est à Montevideo (Uruguay) pour le Sommet du Mercosur. | REUTERS
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé ce vendredi 6 décembre 2024 qu’un accord avait été trouvé avec le Marché commun d’Amérique du Sud (Mercosur). Malgré l’opposition de la France et du monde agricole. Après cette signature, le traité doit encore être ratifié par les États membres de l’Union européenne.
C’est depuis l’Uruguay, où se tient le Sommet du Mercosur, que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’a annoncé : l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Marché commun d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie) est signé. « On a réussi. C’est un moment historique », pour Ursula von der Leyen. « C’est un message fort envoyé au monde. Ce n’est pas seulement une opportunité économique, mais aussi une nécessité politique ».
Pour Luis Alberto Lacalle Pou, président de l’Uruguay et du Mercosur, cet accord n’est pas « une solution miracle, mais une opportunité dans un monde bouleversé ».
Après 25 ans de négociations, les discussions s’étaient accélérées ces dernières semaines. Pour acter ce traité visant à supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones, en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. L’accord doit permettre aux pays sud-américains d’écouler notamment vers l’Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel… L’Union européenne pourrait exporter ses voitures, ses machines, ses produits pharmaceutiques.
Autre intérêt pour l’UE : l’accès facilité à des matières premières (lithium, cuivre, fer, cobalt…), et ainsi moins dépendre d’autres pays comme la Chine.
Et maintenant ?
La signature du traité ce vendredi 6 décembre n’est pas la fin du processus. La Commission européenne doit désormais obtenir la ratification du traité, avec deux étapes : d’abord l’approbation d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population de l’UE, puis obtenir une majorité de députés au Parlement européen.
Si la Commission fait le choix de scinder le texte en deux parties, le volet commercial de l’accord pourrait s’appliquer sans l’aval de chacun des Parlements nationaux des Vingt-Sept. C’est déjà ce qui avait été réalisé pour le traité de libre-échange avec le Ceta (Canada).
La France reste opposée à cet accord avec le Mercosur « en l’état », le président de la République, Emmanuel Macron, a rappelé jeudi à Ursula von der Leyen qu’il était « inacceptable ». Mais la France va devoir rallier plusieurs pays européens, pour constituer une « minorité de blocage » (au moins quatre États membres représentant au moins 35 % de la population de l’UE).
À ce stade, la Pologne s’y oppose également, l’Italie, l’Autriche ou les Pays-Bas ont exprimé des réticences. Mais des pays comme l’Allemagne ou l’Espagne y sont largement favorables.
La colère des agriculteurs pourrait s’accentuer
Le monde agricole est opposé à ce traité de libre-échange avec le Mercosur. Il craint une « concurrence déloyale », et l’arrivée sur le continent européen, avec des droits de douane réduits, de produits ne respectant pas les mêmes exigences sociales, sanitaires et environnementales.
Dans la perspective de cette signature, le secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) avait prévenu : « les actions vont évoluer, se durcir ». Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, c’est une « ligne écarlate », un « combat existentiel » pour l’agriculture française. La Coordination rurale et la Confédération paysanne, 2e et 3e syndicats agricoles, sont également farouchement opposées à cet accord.