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Exploitation des fonds marins : "Il faut une régulation et il faut faire vite", alerte un spécialiste en paléontologie

27/05/2025

Exploitation des fonds marins : "Il faut une régulation et il faut faire vite", alerte un spécialiste en paléontologie

La 3e conférence des Nations Unies sur les océans se déroule du 9 au 13 juin 2025, à Nice (Alpes-Maritimes). (photo d'illustration) (RICHARD BOUHET / AFP)

Bruno David est l'auteur d'un rapport remis à Emmanuel Macron dans lequel il appelle à un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins, à quelques jours du sommet sur les océans, prévu le 9 juin.

"Il faut une régulation et il faut faire vite", alerte dimanche 25 mai, sur France Inter Bruno David, spécialiste en paléontologie et ancien président du Muséum national d’histoire naturelle, à quelques jours du sommet sur les océans(Nouvelle fenêtre), qui se déroule à Nice à partir du 9 juin prochain. Dans un rapport remis à Emmanuel Macron, il appelle à un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins.

Bruno David souligne la grande richesse de la biodiversité des fonds marins et leur rôle de poumon de la planète. "On ne sait pas jusqu’à quel point" l'exploitation des fonds marins "pourrait perturber tout ça", dit-il. "C’est pour ça qu’il faut un moratoire et c’est pour ça qu’il faut prendre le temps de mieux étudier ce type de processus pour savoir simplement où on met les pieds."  Il rappelle que l'extraction de minerais demande de "dépenser une énergie considérable, parce qu’on est à plus de 4 000 mètres de profondeur, pour aller chercher tout ça, le ramener en surface, le traiter, etc."

"Si on veut mettre en place ce principe de précaution, il faut un moratoire de 10 à 15 ans."

Bruno David, spécialiste en paléontologie sur France Inter

Bruno David demande son rapport un moratoire pour les 15 prochaines années : "La conclusion de l’analyse qu’on a pu faire avec un panel de scientifiques à l’international, c’est de dire qu’il faut appliquer un principe de précaution, il y a vraiment des choses qu’on ne connaît pas bien", assure-t-il.

Aujourd’hui, une trentaine de pays sont favorables à un moratoire, dont la France. Bruno David espère que d’autres pays rejoindront cette proposition lors du sommet sur les Océans à Nice pour "qu’il y ait une régulation qui puisse se mettre en place de manière plus efficace" au niveau international.

Extension des aires marines protégées

Le paléontologue dénonce également la politique de Donald Trump qui a signé un décret autorisant l’exploitation minière des fonds marins. "C'est vraiment le premier qui arrive se sert, les autres auront éventuellement des miettes, au mieux. La puissance américaine se déploie pour s'accaparer des richesses qui ne lui appartiennent pas, en tout cas pas en totalité", explique-t-il.

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher a quant à elle annoncé, dimanche sur franceinfo que "beaucoup de pays" allaient étendre leurs aires marines protégées et que la France allait faire des annonces lors du sommet sur les océans du mois de juin. Ces annonces seront probablement discutées dès lundi lors du comité interministériel de la mer (CIMer) présidé par François Bayrou.

franceinfo

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