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Pass rail illimité pour tous : un revirement du gouvernement qui déçoit

16/03/2024

Pass rail illimité pour tous : un revirement du gouvernement qui déçoit

Le projet de pass rail est considéré trop coûteux pour les régions. ©Leonid Andronov/Canva

Ce mercredi 6 mars, le gouvernement a annoncé revenir sur le projet pass rail. Cette mesure devait permettre à tous les Français de voyager en TER et Intercités de manière illimitée pour 49 € par mois. Elle est aujourd'hui reléguée à un pass jeunes estival soumis à l'accord des régions. Une décision critiquée par la classe politique.

Le pass rail illimité pour tous ne fera pas d’arrêt en France. Ce mercredi 6 mars, lors d’une séance au Sénat, le ministre délégué chargé des Transports Patrice Vergriete est largement revenu sur le projet de son prédécesseur Clément Beaune. Ce pass, évoqué par Emmanuel Macron en septembre dernier, était calqué sur le modèle allemand. Il devait permettre d’utiliser tous les TER et Intercités français en illimité pour 49 € par mois.

À la place, le ministre délégué, fraîchement nommé, envisage une expérimentation sous plusieurs conditions. Le pass sera dorénavant destiné uniquement aux jeunes sur la période estivale, afin que ces derniers puissent "découvrir toutes les régions de notre beau pays", a déclaré Patrice Vergriete. Autre condition : le projet aboutira uniquement si toutes les régions le valident.

Or, les régions sont justement citées par le ministre comme raison de ce revirement. En effet, ces dernières financent en partie le réseau TER, et le projet de pass rail est considéré trop coûteux pour elles. En Allemagne, l’instauration du même pass illimité mensuel a coûté trois milliards d’euros, dont une moitié financée par l’État et l’autre par les régions, appelé länders. En plus des TER et Intercités, il permet d’accéder aux réseaux de transports urbains.

Des réactions dans la classe politique

Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir alliés et opposants du gouvernement. Xavier Bertrand, président du groupe Les Républicains (LR), a exprimé sa "déception" et dénoncé un "recul". Il a affirmé que la région Hauts-de-France, dont il est le président, restait favorable au projet initial.

De l’autre côté de l’échiquier politique, le député Nupes François Ruffin s’insurge. Il fait le parallèle avec le Pass Jeunes TER à 29 € pendant l’été, supprimé par le gouvernement en 2022. L'insoumis taxe de "Macronisme" le fait de réinventer "un truc qu'ils ont supprimé il y a deux ans, et le faire payer 20€ plus cher". Quant à l’eurodéputée Karima Delli, fervente défenseuse du pass rail initial, elle se désole d’un projet "enterré par le gouvernement". Elle continue à militer pour ce qu’elle appelle le "ticket climat".

En effet, outre la portée sociale du pass rail initial, cette mesure visait à encourager l’utilisation du train. Ce moyen de transport reste l’un des moins polluants : selon l’Ademe (Agence de la Transition Écologique), parcourir 100 km en Intercité rejette 0,9 kg de CO2, contre 2,9 pour l’autocar, 22 pour la voiture individuelle et 26 pour l’avion. Or, le train s’avère parfois plus cher que ces autres alternatives. 

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