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Combien de voitures sont-elles concernées par les ZFE, les zones à faibles émissions ?

04/04/2025

Combien de voitures sont-elles concernées par les ZFE, les zones à faibles émissions ?

Les véhicules avec des vignettes Crit'Air 3 pourront toujours circuler dans la plupart des grandes métropoles en 2025 (photo d'illustration, le 20 janvier 2024). (JEAN-MARC LALLEMAND / MAXPPP)

Créées en 2019 pour limiter progressivement l'accès des véhicules les plus âgés et polluants aux grandes villes, les "zones à faibles émissions" (ZFE), supprimées en commission à l'Assemblée nationale, font l’objet d’une bataille parlementaire, mais aussi d’une âpre bataille de chiffres. L’Assemblée sera amenée à se prononcer début avril.

Voilà ce qu'en disait vendredi 28 mars 2025 sur TF1, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher : "Sur les ZFE, on a entendu beaucoup de choses. J’ai entendu des gens dire que cela concerne 13 millions de véhicules, bien sûr que non, et heureusement ! Sur l’agglomération de Lyon, cela concerne 40 000 véhicules, dit-elle, et sur celle de Paris à peu près 600 000 véhicules".

Un sujet très clivant

SI l’on prend le chiffre de 13 millions de voitures concernées depuis le 1er janvier par les ZFE(Nouvelle fenêtre) (chiffre jugé très exagéré selon la ministre) cela dépend de quoi on parle. Si l’on entend par là  l’ensemble des voitures particulières immatriculées en France qui sont jugées trop polluantes pour circuler dans ces zones, on est dans l’ordre de grandeur : Il y avait en 2024 en France 11 millions et demi de véhicules particuliers classés en Crit air 3 et plus, sur environ 40 millions. C’est presque 30 pour cent du parc automobile total selon les statistiques officielles. Ce qui fait dire à nombre d’opposants des ZFE que "plus de 10 millions de gens" sont concernés.

Mais ce chiffre inclut donc les habitants des zones rurales ou des petites villes non concernées par les ZFE et qui ne les traversent que rarement, voire jamais.

Une question de point de vue

Si l’on estime en revanche l’impact de ces mesures de restrictions de circulation uniquement sur les automobilistes qui circulent habituellement dans ces zones, et qui sont donc directement concernés, les statistiques plongent. C’est ce que fait la ministre de l’Écologie. Agnès Pannier-Runacher cite deux chiffres : 600 000 automobilistes parisiens impactés. C’est en effet le parc de voitures particulières classées en Crit'Air 3 ou plus, sur le territoire du Grand Paris. 

Près de 40 000 conducteurs dans l’agglomération de Lyon ? C’est en revanche une sous-estimation. On est plus proche du double, si l’on se réfère à la dernière étude d’impact de l’agglomération lyonnaise. Étude intéressante, car elle comptabilise non seulement les propriétaires de véhicules qui vivent dans les ZFE lyonnaises, mais aussi ceux qui viennent y travailler chaque jour en voiture.

Difficile de chiffrer l’impact précis de ces restrictions de circulation

On ne peut donc se fier que sur des estimations, facilement contestables d’ailleurs en raison de la large autonomie laissée aux collectivités locales et des nombreuses dérogations : Pour ceux qui roulent la nuit par exemple à Paris ou les petits rouleurs occasionnels à Lyon. On ne sait pas non plus quel impact peuvent avoir ces restrictions de circulation sur le parcours, par exemple, des vacanciers qui traversent parfois de grandes villes.

francetvinfo.tv

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