Héole lève 600 k€ pour industrialiser ses toiles solaires

  Depuis plus d’un an, une serre a aussi été équipée sur le volet agrivoltaïque.

Ayant développé des membranes et toiles photovoltaïques organiques souples destinées à produire de l'énergie verte, le vannetais Héole vient de boucler une première levée de fonds de 600 k€.

L'opération est réalisée auprès des investisseurs particuliers et des entrepreneurs séduit par le projet, comme le confirme Jean-Marc Kubler, directeur général de la société vannetaise. Une première opération qu’Héole, qui réunit depuis sa création une dizaine d’associés aux expertises diverses, aurait dû boucler courant 2023. « Nous étions sur le point de finaliser un tour de table de 920 K€, à l’étape de la collecte des bons de souscriptions, lorsque le groupe Armor a annoncé mettre un terme à son activité Asca, autour des films solaires organiques. C’était l’un de nos fournisseurs. Au vu de cette annonce, l’un de nos investisseurs s’est désengagé, et l’on a dû revoir toute notre chaine d’approvisionnement », dévoile Jean-Marc Kubler. Cette étape ayant été réalisée, Héole a pu se réengager dans une recherche de fonds. « C’est un énorme travail, c’est difficile. Même avec de l’expérience et du réseau », concède le dirigeant, qui en parallèle s’est aussi attacher à recruter un directeur de production.

INDUSTRIALISATION EN VUE

Ce dernier prendra ses fonctions le 24 juin. Car c’est en s’appuyant sur cette levée de fonds qu’Héole compte aborder sa phase d’industrialisation. « On a, à présent, les moyens de mettre en place un outil de production. Reste à en définir les caractéristiques avec notre directeur de production, mais on le projette sur le territoire de la communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique », précise Jean-Marc Kubler, imaginant la création de deux à trois emplois à ce stade. Objectif d’Héole ? Livrer de premières voiles solaires pour les marchés de la plaisance d’ici la fin de l’année 2024. « On cible, sur la plaisance des voiles jusqu’à 100 m2. »

DES CELLULES OPV

Concrètement, l'entreprise s’appuie sur des cellules photovoltaïques organiques, dites OPV. En polymères, elles sont sensibles à la lumière et capables de produire de l’électricité.  Héole les source chez six fournisseurs en Europe et un au Brésil. Son expertise réside dans l’intégration de ces OPV dans différents supports souples, fins et légers, et la gestion de la connectique. Outre la plaisance, Héole avait expérimenté sa technologie sur la course au large, notamment sur l’Ocean Fifty Leyton skippé par Sam Goodchild. « On équipe aussi deux mini 6.50 et l’Ocean Fifty de Koesio. Et on cherche à concrétiser des projets sur différentes catégories de bateaux », précise le dirigeant qui entend aussi équiper des cargos à voile

D'AUTRES MARCHÉS

Mais Héole ne cible pas que le monde de la mer Jean-Marc Kubler faisant état commercialement de plus de 200 prospects sur divers marchés.  « On a inauguré le 23 mai le prototype d’un ballon éclairant, en alternative à de l’éclairage public, et depuis plus d’un an, on a équipé une serre sur le volet agrivoltaïque. » Dans le BTP, des bâches solaires légères, translucides ou non, pourront être installées sur des bâtiment où il n’est pas possible de mettre en œuvre du silicium. 

Maureen LE MAO /