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Consommation énergétique : une baisse bien réelle dans les bureaux

03/06/2024

Consommation énergétique : une baisse bien réelle dans les bureaux

© AdobeStock

Forte de dix années de collecte des données de ses clients, l'entreprise Advizeo a établi un baromètre fondé sur les factures énergétiques de leurs bâtiments. Les trajectoires enregistrées poussent à l'optimisme dans la perspective des futures exigences du décret tertiaire. 

Combien de kWh consomment vraiment les immeubles tertiaires ? Les baromètres fleurissent et, globalement, se ressemblent. Malgré tout, Advizeo, ancienne filiale smart efficiency du groupe Setec, qui vole désormais de ses propres ailes, veut se démarquer et vient de lancer son propre « référentiel énergie et carbone ».

150 kWh d'énergie finale/m².an en moyenne

Quels sont les enseignements de cet état des lieux basé sur les consommations de quelques clients emblématiques de l’entreprise (Gecina, Orange, la ville de Rosny-sous-Bois et Generali) en 2023 ? Les indicateurs généraux indiquent que les bâtiments suivis consomment 150 kWhEF/m².an, soit 275 kWhep/m².an. Ces consommations se traduisent par des émissions de gaz à effet de serre qui correspondent à 13 kgCOeq/m².an.

Si les chiffres sont importants, c’est surtout la méthodologie utilisée par Advizeo qui compte. En effet, l’entreprise créée il y a 10 ans veut se distinguer par la qualité de ses données. En l’occurrence, « elles proviennent toutes des factures d’énergie de nos clients, il ne s’agit donc pas de déclaration mais bien de données fiables », commence Cyril Sailly, fondateur de la société.

600 immeubles, soit 2,5 millions de m²

Pour étayer ses propos, l’ingénieur précise que son entreprise utilise les informations qui proviennent directement des fournisseurs d’énergie, la plupart du temps captées grâce à des interfaces de programmation d’application (API, selon l’acronyme anglais) ouvertes. « Nous sommes mandatés auprès des distributeurs pour collecter ces données, qui servent à établir les factures », indique-t-il. Il s’agit donc bien d’informations de consommations réelles.

Pour plus de rigueur, les experts de l’entreprise ont également vérifié les données afin de ne conserver que celles relatives aux bâtiments de bureaux. Toutes les informations parcellaires ou incomplètes, par exemple les édifices estampillés dans la catégorie « Divers » n’en font pas partie. Les consommations incohérentes, soit des édifices qui consomment moins de 70 kWh/m².an ou plus de 1000 kWh/m². an ont été sorties du dispositif. Résultat : 600 bâtiments qui totalisent 2,5 millions de m² sont pris en compte dans le référentiel.

Une consommation moyenne de 100 kWh/m² en 2030

Au-delà des moyennes, c’est bien l’évolution des valeurs dans le temps qui mérite d’être étudiée. La trajectoire 2018-2023 des immeubles considérée a été comparée aux objectifs du décret tertiaire. Et, en énergie finale, on constate une réduction moyenne des consommations d’énergies de 3,8 %/an. Elle baisse depuis 2019 avec une réduction de 23 % sur les six ans. A ce rythme, le panel considéré aura atteint l’objectif relatif d’ici moins de cinq ans. La courbe de tendance ajustée au climat permet de prédire une consommation moyenne légèrement supérieure à 100 kWhEF/m² en 2030.


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112 kWh/m² pour les immeubles franciliens

Par ailleurs, le découpage par zone géographique montre que l’ensemble des régions respectent également les objectifs 2030 du décret tertiaire. Seule l’Ile-de-France est légèrement au-dessus des 112 kWh/m² de la zone H1. Cela s’explique par la densité d’usage, souvent plus importante pour cette région, ce qui témoigne d’un indicateur surfacique élevé et une décroissance légèrement plus lente par rapport aux autres régions.


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Réduction de 5,5 %/ an des émissions de gaz à effet de serre

Enfin, en matière de gaz à effet de serre, la trajectoire de baisse est bien plus forte sur les six années considérées avec une réduction de 33 %, soit 5,5 %/an. Cette baisse peut s’expliquer par le remplacement des chaudières fioul par des systèmes plus performants ou par des raccordements au réseau de chaleur urbain. Ces derniers bénéficient par ailleurs d’une politique de décarbonation depuis plusieurs années pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre en exploitant les déchets ménagers, mais aussi la biomasse et la géothermie.

Si l’évolution se poursuit, les objectifs pour les trajectoires 1,5 °C et 2 °C fixées dans le cadre du projet Carbon risk real estate monitor (CRREM) seront respectées. L’outil CRREM a été élaboré par l’Union Européenne pour guider les propriétaires d’actifs immobilier vers une trajectoire carbone compatible avec les objectifs de l’UE.

Les bâtiments supérieurs à 10 000 m², meilleurs élèves sur les émissions de GES

Les trajectoires des bâtiments segmentés par taille montrent une plus forte évolution sur les sites de grande taille. Ainsi, seuls les sites de plus de 10 000 m² respectent la trajectoire CRREM de 1,5 °C. A l’inverse, les sites dont la surface est inférieure à 1000 m² ne respectent plus la trajectoire 2°C dès 2025.


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Ce baromètre établi sur la base du volontariat montre que les objectifs du Décret tertiaire sont atteignables. Néanmoins, Cyril Sailly pointe une difficulté pour l'avenir : « les premiers kWh sont les plus faciles à économiser. Continuer sur les mêmes courbes descendantes va demander davantage d’efforts ». Un message important et des chiffres à suivre dans les prochaines éditions du référentiel énergie et carbone de la société.

lemoniteur

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