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Climat : 2024 sera la première année à dépasser le seuil de 1,5 °C de réchauffement
13/12/2024
Pour la première fois, l’année 2024 pourrait dépasser de 1,5 °C la température moyenne de l’ère préindustrielle, selon l’institut Copernicus. Photo d’illustration. | THOMAS BRÉGARDIS / ARCHIVES OUEST-FRANCE
Le mois de novembre 2024 a été le mois de novembre le plus chaud de l’histoire sur la planète, selon l’institut européen Copernicus. Il est « de fait certain » que 2024 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée.
Mois après mois, la tendance se confirme. Novembre 2024 a été le deuxième mois de novembre le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, après novembre 2023, et il est « de fait certain » que l’année 2024 sera la plus chaude jamais connue à l’échelle de la planète, estime l’institut européen Copernicus dans son bulletin mensuel, publié ce lundi 9 décembre 2024.
1,48 °C de réchauffement en 2023
La température moyenne mondiale enregistrée de janvier à novembre 2024 est supérieure de 0,72 °C à la moyenne constatée entre 1991 et 2020. Il s’agit de la valeur la plus élevée jamais constatée sur cette période, supérieure de 0,14 °C à la moyenne de janvier à novembre 2023.
2024 serait la première année à atteindre ce seuil. En 2023, la température mondiale avait dépassé de 1,48 °C la moyenne des températures de l’ère préindustrielle, qui comprend approximativement la période entre 1850 et 1900.
2024 serait la première année à dépasser le seuil de 1,5 °C de réchauffement
La température mondiale annuelle par rapport à la référence de l'ère préindustrielle 1850-1900
0,19 °C0,24 °C0,15 °C0,15 °C0,35 °C0,21 °C0,21 °C0,25 °C0,19 °C0,23 °C0,11 °C0,25 °C0,23 °C0,31 °C0,11 °C0,09 °C0,03 °C0,28 °C0,35 °C0,31 °C0,27 °C0,34 °C0,28 °C0,32 °C0,11 °C0,17 °C0,25 °C0,26 °C0,2 °C0,33 °C0,3 °C0,15 °C0,29 °C0,39 °C0,11 °C0,14 °C0,07 °C0,35 °C0,3 °C0,45 °C0,58 °C0,62 °C0,42 °C0,61 °C0,4 °C0,36 °C0,45 °C0,6 °C0,64 °C0,52 °C0,75 °C0,69 °C0,46 °C0,51 °C0,54 °C0,72 °C0,59 °C0,71 °C0,9 °C0,63 °C0,63 °C0,79 °C0,88 °C0,87 °C0,81 °C0,97 °C0,92 °C0,92 °C0,79 °C0,92 °C1,01 °C0,87 °C0,92 °C0,95 °C0,99 °C1,14 °C1,32 °C1,22 °C1,14 °C1,28 °C1,31 °C1,16 °C1,18 °C1,48 °C1,6 °C
L’influence d’El Niño
Comment expliquer un tel excédent de températures ? Une partie de la réponse est à chercher du côté d’El Niño. Ce phénomène de remontée des eaux chaudes du Pacifique Ouest vers l’est a contribué à réchauffer la planète l’an dernier.
Mais alors que la chaleur connaît normalement un pic en décembre-janvier avant de s’atténuer, le refroidissement a été plus lent cette année, pour des raisons « qui restent à déterminer », note le climatologue Robert Vautard auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
« Pour le moment, on reste dans les marges relativement attendues », mais « si les températures ne redescendent pas plus franchement en 2025, il faudra se poser des questions », avertit l’expert.
En Europe, novembre 2024 ne fait pas partie des 10 mois de novembre les plus chauds
La température mondiale moyenne enregistrée au cours du mois de novembre 2024 s’élève à 14,10 °C, soit 0,73 °C de plus que la moyenne de novembre pour la période 1991-2020.
« Novembre 2024 a dépassé de 1,62 °C le niveau préindustriel et a été le 16e mois d’une période de 17 mois pour laquelle la température moyenne globale de l’air en surface a dépassé de 1,5 °C les niveaux préindustriels », note encore Copernicus.
En Europe, novembre 2024 n’est pourtant même pas dans le top 10 des mois de novembre les plus chauds. La température moyenne n’y est « que » de 0,78 °C au-dessus de la moyenne de la période 1991-2020 pour le mois de novembre, loin du record de 1,74 °C atteint en novembre 2015.
Des conséquences « irréversibles » pour l’avenir de l’humanité
Une étude publiée en octobre dans la revue Nature concluait qu’un dépassement du réchauffement climatique au-delà de 1,5 °C, même temporairement, aurait des conséquences « irréversibles » pour l’avenir de l’humanité, qui s’étaleraient sur des millénaires.
Or, au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, la planète se réchauffera de 3,1 °C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle, d’après l’Onu environnement. Et le résultat de la Cop29 de Bakou (Azerbaïdjan), conclue sans engagement explicite à accélérer la « transition » vers la sortie des énergies fossiles, n’incite pas à l’optimisme.