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Depuis Toulouse, Reine Mère couronne l’éco-design
25/10/2024
L’équipe de Reine Mère dans les locaux toulousains de la maison d’édition d’objets design. Crédit Reine Mère
Son nom et sa tête couronnée en logo pourrait laisser penser que Reine Mère entretient un lien particulier avec la monarchie anglaise. Il n’en est rien ! La maison d’édition d’objets toulousaine s’est inspirée en réalité d’une histoire imaginée par son fondateur, Stéphane Clivier, dans laquelle Queen mum en aurait assez de son intérieur trop chargé et voudrait retrouver une décoration plus sobre… Reine Mère est aussi un clin d’œil à cette Mère nature que le studio de design célèbre depuis 2006 en créant des objets originaux, en matériaux naturels, issus d’une fabrication 100 % française.
« Cette démarche responsable est à la mode aujourd’hui, elle ne l’était pas il y 18 ans. Nous avons gardé le même état d’esprit : durabilité des matériaux et simplicité des formes pour que nos objets durent dans le temps et ne se démodent pas. Certains produits lancés en 2006, comme l’arbre dessous de plat, continuent de très bien se vendre », souligne Stéphane Clivier.
Jusqu’au-boutiste dans sa démarche d’éco-conception, ce designer diplômé de l’Ecole supérieure d’arts appliqués de Troyes, formé à l’ébénisterie et qui enseigne l’éco-design à l’Isae-Supaero et à l’IUP de Montauban, cherche à limiter au maximum son impact environnemental. Sa matière première, le bois, traité à l’huile naturelle, est issu de forêts gérées durablement du Jura dans lesquelles s’approvisionne son fabricant jurassien, l’Arboiserie. Pour la phase de finitions, montage et expédition, réalisée dans ses locaux toulousains de Croix-Daurade, éclairés à l’énergie verte, Reine Mère privilégie colles sans solvant, papiers et cartons recyclés.
Quelque 250 références
Dans son catalogue, qui compte quelque 250 références contre cinq à ses débuts, patères Bolet et miroirs à la forme solaire côtoient couverts à salade feuillus et planches à découper inspirées des montagnes pyrénéennes. Ces créations, vendues sur la boutique en ligne de Reine Mère, sont aussi distribuées par le site internet de l’enseigne Maisons du monde et par plusieurs revendeurs en France, en Europe et jusqu’aux États-Unis.
Dans un contexte de forte concurrence et de recul global du marché de la décoration et de l’ameublement comme en témoignant les liquidations d’Habitat et du magasin Conran Shop à Paris, Reine Mère n’échappe pas à une baisse d’activité mais résiste. « Nous avons connu une forte hausse de chiffre d’affaires après la crise sanitaire, liée à une prise de conscience des consommateurs autour du made in France notamment. Mais depuis un an, les consciences se relâchent et l’inflation aggrave les choses. Entre juillet 2023 et juillet 2024, nos ventes ont baissé de 20%. Cela remonte un peu depuis la rentrée », constate Stéphane Clivier. Pour élargir sa cour de clientèle, au-delà des seuls particuliers, Reine Mère prospecte de plus en plus auprès des professionnels, architectes et décorateurs, prescripteurs potentiels, mais aussi auprès des écoles, piscines et cafés-restaurants pour des produits ciblés ou sur-mesure.
Après dix-huit ans d’existence, la maison d’édition toulousaine, qui a réalisé 250.000 euros de chiffres d’affaires en 2023 et emploie quatre salariés, veut donc conforter son assise et cibler de nouveaux marchés. L’entrée cet automne à son capital, à hauteur de 30%, de l’Arboiserie, son fournisseur jurassien de pièces en bois depuis 2007, devrait lui permettre de franchir une nouvelle étape.
Johanna Decorse / touleco-green