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Choose France : plus d'un tiers des investissements étrangers touche à la décarbonation
16/05/2024
© Pakin
Environ 5,5 milliards d'euros d'investissements étrangers annoncés à l'occasion du septième sommet annuel « Choose France », organisé ce lundi 13 mai par l'État à Versailles, porteront directement ou indirectement sur la décarbonation ou la mobilité propre. En amont de l'événement, l'Élysée s'est d'ores et déjà félicité d'un « record de 56 annonces pour un montant d'investissements de 15 milliards d'euros et la perspective de 10 000 emplois créés » (contre 13 milliards pour deux fois moins de promesses faites l'an dernier).
Onze entreprises se sont engagées à décarboner leurs activités industrielles en France ou à y déployer de nouvelles capacités de production moins émettrices de gaz à effet de serre. Parmi les investissements les plus volumineux en ce sens, l'entreprise espagnole FertigHy compte installer, d'ici à 2030 dans les Hauts-de-France, une usine de production d'engrais « à faible émission de carbone », pour 1,3 milliard d'euros. Celle-ci devrait être effectivement alimentée uniquement par de « l'électricité renouvelable et bas carbone ». Quant au célèbre producteur canadien de frites surgelées, McCain, il investira 350 millions d'euros sur trois ans dans la décarbonation de ces sites de Harnes et de Béthune, dans le Pas-de-Calais, et de Matougues, dans la Marne. En outre, l'énergéticien danois Nature Energy projette de construire une unité de méthanisation industrielle (qu'elle envisageait initialement à Corcoué-sur-Logne, près de Nantes), pour 100 millions d'euros ; tandis que le Suisse Holcim compte investir plus de 60 millions d'euros dans la mise en service de nouvelles plateformes industrielles (capture du dioxyde de carbone, traitement des déchets du bâtiment et de la biomasse, etc.) dans les deux prochaines années.
Du côté de la mobilité, dix entreprises se sont manifestées. Parmi les plus ambitieuses, la société danoise DFDS mise un milliard d'euros sur la fabrication de nouveaux ferries électriques à Calais, Dunkerque et Douvres. L'entreprise française Axens s'alliera à la compagnie chinoise Hunan Changyuan Lico, pour 600 millions d'euros, afin de déployer une usine de production de cathodes (élément nécessaire aux batteries électriques) dans les Hauts-de-France. Et la société estonienne, Skeleton Technologies, compte sur un nouveau centre de R&D et une nouvelle usine à Toulouse pour produire d'ici cinq ans, et à l'aide de 600 millions euros également investis, « sa batterie de haute puissance Super-Battery ».
Cela étant, les engagements les plus massifs concernent l'informatique et l'intelligence artificielle, dont 4 milliards d'euros par Microsoft, pour monter de nouveaux centres de données alimentées à l'électricité française « décarbonée et pas chère », comme le soulignait le ministre délégué chargé de l'Industrie et de l'Énergie, Roland Lescure, à l'antenne de France Info. De plus, certaines entreprises françaises ont saisi l'occasion pour communiquer. La jeune pousse Carbon, qui prépare l'implantation d'une giga-usine de panneaux photovoltaïques à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), promet par exemple la mise en service « dès l'automne 2025 » d'une première ligne de production de modules (surnommée Carbon One), représentant 10 % des capacités finales attendues l'année suivante.
Félix Gouty / actu-environnement