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Se chauffer à l’eau de mer, ce sera bientôt possible aux Sables-d’Olonne

03/07/2024

Se chauffer à l’eau de mer, ce sera bientôt possible aux Sables-d’Olonne

Au départ, la ville des Sables-d’Olonne envisageait de chauffer sa piscine d’eau de mer, son palais des congrès et sa base de mer grâce à la thalassothermie. Désormais, 17 bâtiments publics ont intégré le projet, qui pourrait encore s’étendre. | ARCHIVES FRANCK DUBRAY

Les travaux ont débuté pour créer un réseau de thalassothermie aux Sables-d’Olonne (Vendée). Dans un premier temps, 17 bâtiments vont être chauffés grâce à l’énergie de l’eau de mer. Une expérience regardée de près.

« On n’imagine pas tout ce qu’on peut faire avec l’énergie de la mer. Nous n’en sommes qu’au début de l’exploitation raisonnable et rationnelle de sa puissance et de son énergie. » Aux Sables-d’Olonne (Vendée), le maire divers-droite Yannick Moreau croit fermement en un avenir plus bleu. Depuis quelques semaines, l’installation de grands tuyaux souterrains en témoigne. Ils permettront, grâce à l’énergie de l’eau de mer, de chauffer dix-sept bâtiments publics et privés de cette ville de 48 000 habitants. Le système a un nom : la thalassothermie.


L’expérience est observée de près, notamment par « nos collègues maires des littoraux français », poursuit Yannick Moreau, par ailleurs président de l’association nationale des élus du littoral (Anel).

Au départ, la ville envisageait de chauffer seulement sa piscine d’eau de mer, son palais des congrès et sa base de mer, à l’instar de ce que font d’autres collectivités avec un ou deux bâtiments publics. Puis le projet a pris de l’ampleur pour créer « un grand réseau de chaleur urbain » de 50 000 m². L’hôtel de ville, le conservatoire, la sous-préfecture, quatre établissements scolaires, des immeubles privés…. Une « première phase », livrée en 2025 et 2027,qui pourrait « s’étendre ».

Il faut dire que la ville a un atout caché. Un système de drain, mis en place depuis 25 ans sous sa grande plage, qui lui permet de « freiner l’érosion » et faciliter son réensablement à la fin de l’hiver. L’eau pompée, auparavant rejetée en mer, va être injectée dans le système. Une combinaison doublement « vertueuse » et assez « unique ».

« Pas de facture énergétique »

L’installation pourrait être rentable « en 8 à 12 ans », selon l’évolution du prix de l’énergie. Et l’émission des gaz à effets de serre de ces dix-sept bâtiments pourrait plonger de « 60 % ». L’investissement, qui se monte à 8,4 millions d’euros, est cofinancé à 45 % par l’Agence de la transition écologique (Ademe). « Un projet intéressant, innovant », estime Christophe de Saint-Jores, chargé de mission à l’Ademe. Lui-même est « assez convaincu » que la thalassothermie « se développera ».

C’est aussi le sentiment d’Arnaud Ballay, directeur du bureau d’études de l’entreprise Écoplage, qui reçoit « des demandes de plus en plus nombreuses de la part des collectivités mais aussi de privés, comme des groupes immobiliers ou hôteliers, qui sont intéressés pour faire du chauffage, ou du froid, ou les deux ». Motivée par l’aspect environnemental et souvent économique car, comme le rappelle Christophe de Saint-Jores, « vous ne recevez pas de facture énergétique de l’océan ».

Mais au fait, comment ça marche ? Techniquement, il s’agit de « récupérer des calories de l’eau de mer et de les transférer à une pompe à chaleur pour alimenter les chaudières de différents bâtiments », résume Arnaud Ballay, le directeur du bureau d’études de l’entreprise Ecoplage. Avec un gros avantage, c’est que l’eau a une « température beaucoup plus stable » que l’air, autour de « 12-13 degrés » dans l’Atlantique, et donc « les économies d’énergie sont nettement plus importantes et intéressantes ». Une eau à 7 degrés permet de produire un fluide de chauffage à 80 degrés.

ouest-france

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