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À Toulouse, Hydvance veut développer l’hydrogène liquide pour la mobilité
24/02/2025

Sur la photo : Thomas Andrieu, cofondateur et CEO de la société Hydvance. Crédit : Hélène Ressayres-ToulÉco.
Fondée par trois anciens ingénieurs de Universal Hydrogen, la jeune société toulousaine souhaite développer des solutions de stockage d’hydrogène liquide pour la mobilité. Forts de leur expérience, les dirigeants d’Hydvance veulent aussi s’appuyer sur une filière dynamique en Occitanie.
La faillite soudaine d’Universal Hydrogen a sans doute constitué un déclic. Passés par le programme ZEROe d’Airbus pour deux d’entre eux et par Airbus Defence & Space pour le troisième, les fondateurs d’Hydvance sont en effet trois anciens ingénieurs de la start-up californienne implantée à Toulouse. « J’avais depuis un moment envie de monter ma boîte et cet événement a été une sorte de déclencheur. Nous avions une maîtrise technologique sur certaines solutions et des demandes de divers secteurs, comme les bus ou les bateaux. On s’est donc dit que c’était l’occasion de créer notre entreprise autour du réservoir à hydrogène liquide », explique Thomas Andrieu, le CEO de cette société tout juste créée.
Leur objectif est clair : accompagner les constructeurs dans le design des véhicules grâce à leur capacité à concevoir des réservoirs sur mesure et, à terme, fabriquer ces solutions pour une mobilité décarbonée. « L’hydrogène gazeux est une étape intermédiaire vers l’utilisation de l’hydrogène liquide », estime ainsi le dirigeant, qui vante les avantages de cette technologie. « On peut stocker deux fois plus de masse et donc couvrir deux fois plus de distance qu’avec de l’hydrogène gazeux à 700 bars. » Une solution qui comporte cependant des contraintes puisque l’hydrogène liquide doit être conservé à - 250°C, nécessitant une isolation thermique performante.
Une usine d’ici 2030 ?
Pour atteindre ces objectifs, les dirigeants veulent s’appuyer sur leur expérience, à la fois au sein du groupe Airbus et d’Universal Hydrogen. « L’idée est de prendre le meilleur des deux mondes. Avoir la rigueur des grands groupes et l’agilité et la rapidité d’innovation des start-up », illustre Thomas Andrieu. Mais Hydvance ne compte pas pour autant s’adresser uniquement au marché aéronautique. « Il y a beaucoup de marchés potentiels qui sont en recherche de solutions plus durables. Et nous misons sur notre capacité à codévelopper avec ces acteurs. » En restant implantée dans l’agglomération toulousaine, la jeune société fait d’ailleurs le choix de profiter de la dynamique locale. « Universal Hydrogen a fait le choix de partir un peu seul, avec peu de partenariats locaux. Nous sommes au contraire persuadés qu’ensemble, on va plus loin. Toulouse et l’Occitanie sont une place forte de l’hydrogène, avec le Technocampus à venir ou H3 Dynamics par exemple. »
Dans ce contexte, Hydvance envisage de passer à la fabrication de prototypes à partir de 2027 avant d’entre dans la phase industrielle en 2030 avec la création d’une usine locale « pour tirer la filière hydrogène ». Mais si la région est active dans le soutien à cette technologie, l’échec de Universal Hydrogen et les difficultés de Safra ne sont-ils pas des signaux inquiétants ? « C’est une filière qui est dans une situation compliquée », reconnaît Thomas Andrieu. « D’un côté, on a des constructeurs de véhicules qui ont surfé sur la vague de 2020, sans que les infrastructures, qui demandent du temps, ne soient vraiment développées. Nous faisons le pari de la deuxième vague. »
Paul Périé / touleco