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Pollution de l'air : en région Sud, une forte exposition près des écoles

22/03/2025

Pollution de l'air : en région Sud, une forte exposition près des écoles

© altitudedrone

Une grande majorité des enfants sont exposés à des niveaux inquiétants de pollution atmosphérique : c'est le constat (1) établi par l'association Respire dans la région Sud. En s'appuyant sur les données du réseau de surveillance de la qualité de l'air Atmo-Sud, l'association a compilé les informations sur les concentrations de pollution aux abords de 2 763 établissements scolaires (2) de la région, de 2012 à 2023. Elle les a ensuite comparées aux dernières recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les seuils d'exposition. Conclusion :  si un peu plus de la moitié de ces écoles (59 %) sont concernées par des dépassements pour le dioxyde d'azote (NO2), principalement en zones urbaines, près des trois quarts le sont pour les particules PM10 (environ 72 %).

Mais surtout, 98 % des établissements se trouvent dans cette situation pour les particules fines PM2,5, le polluant le plus dangereux pour la santé humaine. Ainsi, en dépit d'une nette amélioration de la qualité de l'atmosphère sur ce territoire ces dix dernières années, notamment à Marseille, Aix-en-Provence, Nice, Cannes, Toulon, Avignon et Gap, plus de 900 000 enfants restent exposés à au moins un de ces trois polluants. Marseille figure en tête des villes les plus polluées de la région, toutes émissions confondues. Aucun de ses établissements ne respecte les limites fixées par l'OMS sur le NO2 et les PM2,5. Les concentrations moyennes en la matière se situent même deux fois au-dessus des seuils préconisés.

Une population plus fragile

Le lycée polyvalent Jean-Perrin, par exemple, présente une concentration trois fois et demie supérieure aux recommandations sur le NO2 et plus de deux fois supérieure sur les particules fines PM2,5. Or, les enfants sont plus sensibles aux effets de la pollution que leurs aînés, souligne le docteur Rola Abou Taam, pneumopédiatre allergologue à l'hôpital Necker-Enfants malades. « Notamment parce que leur organisme est en développement, mais aussi parce qu'ils passent plus de temps en extérieur, qu'ils sont physiquement plus actifs et que leur fréquence respiratoire est plus rapide. »

Cette exposition accentue les risques de les voir développer des maladies respiratoires chroniques, des allergies, des pneumopathies, des otites, voire des leucémies. Elle pourrait aussi avoir un impact négatif sur le plan neurocognitif et en termes de performances scolaires. Une stratégie globale en matière de chauffage au bois, ainsi que de trafic routier et maritime est nécessaire, mais l'association préconise également de réduire la circulation aux abords des écoles, grâce à des aménagements adéquats, et de généraliser dès que possible les « rues scolaires », fermées à la circulation aux heures d'arrivée et de départ des écoles.

1. Lire le rapport Respire pour la région Sud

2. Consulter la carte interactive

Nadia Gorbatko / actu-environnement

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