Pétrole : "On va dans le mur" sur le plan environnemental, alerte un économiste

Le siège de TotalEnergies, dans le quartier de La Défense, à Courbevoie, le 28 mars 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Que faire pour changer le modèle ? TotalEnergies et son PDG Patrick Pouyanné se préparent, vendredi 23 mai, à une nouvelle assemblée générale de ses actionnaires sous la pression des militants de la cause climatique qui dénoncent "la marche en arrière décomplexée de l'industrie fossile" sur ses engagements environnementaux. 

"On est sur une trajectoire qui est absolument catastrophique et on va dans le mur" sur le plan environnemental, analyse sur franceinfo Patrice Geoffron, membre du Cercle des économistes, professeur d’économie à l’Université Paris-Dauphine, directeur du CGEMP (Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières. "L'ensemble de l'industrie pétrolière est en recul sur ce point", confirme Patrice Geoffron.

"Aujourd'hui, c'est en recul"

Dans les cas de BP et de Shell, "c'est particulièrement spectaculaire et ça ne date pas de cette année, donc on ne peut pas attribuer cela à Trump". "BP avait été très volontariste il y a quelques années en lançant un mouvement d'objectif de neutralité carbone en milieu de siècle. Pour un grand pétrolier, cela avait sidéré à ce moment-là, mais c'est aujourd'hui en recul", rappelle-t-il.  

 Les résultats financiers de TotalEnergies sont "bons parmi les majors", notamment en raison de "son rééquilibrage du portefeuille d'hydrocarbures, qui a été opéré de telle manière à ne produire que dans des environnements dans lesquels les coûts de production sont très faibles". Il souligne cependant l'investissement "constant" dans les "renouvelables électriques" de l'entreprise française, qui est "notamment lié à une rentabilité qui est robuste, et c'est un secteur dans lequel c'est la clé". "Les investissements en matière de renouvelables pèsent à peu près un quart des investissements, c'est un peu en recul en 2030 par rapport à ce qu'étaient les objectifs auparavant, mais il n'y a pas d'effondrement, à la différence de ce qu'on observe chez BP, sans parler des Américains", regrette-t-il.  

 Au global, sur cette industrie, "si on regarde les objectifs climatiques, on va dans le mur, on est sur une trajectoire qui est absolument catastrophique". "C'est terrible", mais TotalEnergies fait "plutôt mieux que le reste de leur industrie".  

franceinfo.fr