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Renault, Fiat et Citroën lancent la bataille des voitures électriques à 20 000 euros
16/06/2025

Au cœur de la stratégie des constructeurs, les modèles électriques à 20 000 euros sonnent la charge, avec la mission de redynamiser le marché. © Fiat
Les constructeurs chinois ne détiennent plus le monopole de l’offensive tarifaire. Sur un marché de l’électrique atone, les firmes françaises prennent également l’initiative avec les nouvelles Citroën ë-C3 et Renault 5 E-Tech, soutenues par le bonus écologique et les certificats d’économies d’énergie (CEE). Reste à voir si cette stratégie sera adoptée par Opel, Peugeot ou Ford.
Leapmotor, BYD et Dacia, n’ont plus qu’à bien se tenir ! En attendant l’arrivée des micro-citadines, Renault Twingo E-Tech, Nissan Micra et autre Volkswagen ID.1, les constructeurs français ouvrent la voie à la « démocratisation » de l’électrique. Après son déploiement sur les berlines et les SUV, la transition énergétique gagne à présent les modèles du segment B.
Sur ce premier marché en Europe, la stratégie des industriels se révèle cruciale. Elle doit permettre aux constructeurs d’enregistrer des volumes de ventes significatifs sur l’électrique. Ainsi, la nouvelle Renault 5 E-Tech totalise déjà 40 000 exemplaires.
La Fiat Grande Panda casse les prix
Si la marque au losange mise sur une production française, dans l’usine de Douai, pour assembler son modèle aux lignes rétro-modernismes, Citroën table sur la Slovaquie pour réduire les coûts de production de sa ë-C3. Un choix repris par Fiat, dont la Grande Panda électrique est fabriquée en Serbie.
Les constructeurs européens ont appris aussi des chinois pour concevoir des modèles électriques plus compétitifs. Ils utilisent notamment la technologie de batterie LFC (lithium-fer-phosphate) pour réduire les tarifs, au détriment de l’autonomie et des performances globales. Mais cette stratégie a fait le bonheur des néo-constructeurs chinois pour casser les prix.
Elle permet à la Renault 5 E-Tech de s’afficher à 20 680 euros (aides déduites) dans sa nouvelle version d’entrée de gamme Five. La Citroën ë-C3 fait encore mieux, à 18 947 euros, un prix similaire à la Fiat Grande Panda électrique.
Un seuil psychologique pour les acheteurs
Pour autant, les modèles électriques à moindre coût proposés par les compagnies européennes restent encore une exception. Malgré le repositionnement de sa gamme, la Peugeot e-208 affiche un tarif supérieur, tout comme l’Opel Corsa Electric et la Ford Puma Gen-E.
La tendance à la baisse est toutefois engagée. Et elle devrait s’accélérer, promettant une nouvelle guerre des prix. À l’heure où les aides à l’achat se réduisent, ce seuil psychologique des 20 000 euros apparaît comme une nécessité pour les constructeurs exposés au respect des indicateurs CAFE.
Il vise à assurer la compétitivité des modèles électriques à travers des loyers serrés, destinés à dynamiser un marché atone. Rappelons que le mois dernier, les immatriculations de voitures électriques à particuliers se sont effondrées de 58 %. Elles ne représentent plus que 14 % de leurs achats, souligne la dernière étude de AAA Data. Le secteur s’en remet désormais au futur leasing social pour espérer retrouver des couleurs.
Peugeot se tient à l’écart
Pour l’heure, Peugeot se tient à l’écart de la citadine électrique à moins de 20 000 euros. « Ce n’est pas la voie que nous avons choisie, souligne Alain Favey, directeur de la marque au sein du groupe Stellantis. À ce prix, nous ne pouvons pas garantir un niveau de qualité, d’équipements et d’habitabilité conforme à nos standards. »
Reste que sur un marché du véhicule neuf en recul, pénalisant la reprise attendue de la marque au Lion, Peugeot n’aura peut-être pas d’autre choix que de se lancer dans la bataille.