Label verte construit une filière locale de valorisation de l’urine humaine

Label verte collecte et valorise l'urine en alternative aux fertilisants agricoles chimiques. © Depositphotos

Label verte lance une expérimentation autour de l’usage de l’urine humaine dans la fertilisation des sols. Cette entreprise d’Angers, experte dans la mise en œuvre de solutions de compostage et de toilettes sèches, entend en effet valoriser cette matière organique en une réponse aux besoins en nutriments des cultures. « On y trouve de l’azote, du phosphore et du potassium en quantité. L’urine produite par un adulte en une année permet de fertiliser 500 m² de culture de blé », souligne Nicolas Audigane, chargé de développement de Label verte.

3 sites expérimentaux

Baptisée la Pipinière, l’expérimentation s’inscrit dans le cadre de l’appel à projet « économie circulaire » lancé par la région Pays de la Loire et l’Ademe régionale, qui a valu à l’entreprise de décrocher un financement de 70 k€. Employant 14 personnes, Label verte mène ainsi une phase de collecte qui a nécessité l’installation dans ses locaux de toilettes permettant la séparation de l’urine et des matières fécales, ainsi que d’un urinoir sans chasse d’eau pour en assurer sa bonne récupération. « L’objectif est de s’appuyer sur 3 sites expérimentaux d’ici mars prochain afin de tester différents types de toilettes et modes de collecte », poursuit le chargé de développement. L’entreprise projetant en fin d’année une installation de son dispositif dans un éco-quartier d’Angers et mentionne plusieurs contacts avec un tiers-lieux et des entreprises angevines intéressés par le projet.

Épandage au printemps 2025

Après la collecte, l’urine est stockée dans des cuves en attendant son utilisation sur les cultures. Durant un à six mois, elle doit en effet s’hygiéniser en se déconcentrant naturellement d’éventuels polluants, tels que les médicaments. Elle sera ensuite confiée à des horticulteurs, arboriculteurs et maraîchers du Maine-et-Loire pour de premiers épandages prévus dès le printemps 2025. Label verte se donne ainsi 18 mois pour construire un modèle économique viable à cette filière de valorisation en circuit court.

Cédric MENUET / agence-api