Livraisons dans Toulouse : comment la nouvelle charte change la donne

 Livraison en centre ville de Toulouse. Crédit : Hélène Ressayres-ToulÉco.

Toulouse Métropole s’engage dans une transition écologique du secteur de la livraison en adoptant une nouvelle charte en centre-ville. Axée sur la décarbonation et la simplification des règles, cette initiative vise à fluidifier le trafic urbain.

Mettre en place une logistique urbaine visant à combiner décarbonation et fluidité du trafic. Tel est le défi que se sont lancé les élus de Toulouse Métropole, réunis aux Espaces Matabiau le mercredi 22 janvier afin de présenter la nouvelle Charte des livraisons en centre-ville. Pionnière en 2007 avec une première charte, Toulouse, sixième hub logistique français, réaffirme son rôle clé dans ce secteur représentant près d’un emploi sur 10 et près de 135.000 livraisons quotidiennes.

Après le vote au conseil municipal du 29 mars 2024 et la signature de l’arrêté municipal le 21 novembre 2024, cette matinée marque une étape clé dans la mise en place de cette nouvelle charte. Élaborée sous la direction de Jean-Jacques Bolzan, adjoint en charge des Marchés, elle résulte d’une concertation réunissant tous les acteurs concernés par la logistique urbaine, qu’elle soit sèche ou alimentaire. Parmi ces partenaires figurent notamment la fédération des commerçants, la confédération des grossistes, le secteur des travaux publics et le syndicat des transporteurs. L’objectif étant d’accompagner la montée en puissance du e-commerce, générant d’importants besoins de livraisons, tant pour les commerçants que pour les particuliers.

Interdiction de certains camions en centre-ville

La précédente Charte des livraisons de 2017 définissait trois zones distinctes avec des règles complexes liées notamment à la taille des véhicules et à leur motorisation (essence, diesel, GNV). « Ces contraintes, parfois difficiles à interpréter, compliquaient la tâche des transporteurs et des policiers municipaux, rendant l’application des règles peu efficace », explique Maxime Boyer, adjoint au maire de Toulouse. Pour remédier à ces difficultés, un travail de simplification a été mené, donnant naissance à une nouvelle charte articulée autour de trois axes principaux.

La première annonce majeure porte sur l’interdiction, sauf dérogation, des livraisons réalisées par des véhicules de plus de 9 mètres de long sur les boulevards du centre-ville. Une autre mesure importante de cette charte établit un créneau unique interdisant les livraisons par des véhicules thermiques et des deux-roues motorisés entre 11h30 et 19h dans l’hyper-centre. Cette restriction ne s’applique donc pas aux véhicules électriques, aux véhicules fonctionnant au bio-GNV ou aux moyens de transport non motorisés qui se retrouvent avantagés dans le secteur de la livraison.

Un temps d’appropriation

Au-delà des restrictions, cette nouvelle charte inclut également un assouplissement, avec une durée de stationnement sur les places de livraison désormais étendue à 30 minutes au lieu de 20. Fait méconnu, ces places sont accessibles gratuitement à tous (professionnels du transport comme résidents), à condition de rester proche de son véhicule, d’être en situation de livraison et d’utiliser un disque bleu européen. Les livraisons effectuées en pleine voie sont également autorisées.

La nouvelle réglementation marque le début d’une phase essentielle de communication et de sensibilisation. « Nous sommes actuellement dans une étape d’explication et de pédagogie », souligne Maxime Boyer, qui ajoute : « Une fois que nous serons certains que chacun connaît les règles, nous passerons à une phase de verbalisation. » Pour accompagner cette transition, des panneaux seront prochainement installés aux entrées des zones concernées, tandis qu’une campagne d’information sera déployée auprès des commerçants de l’hypercentre par divers canaux. Un comité des partenaires sera également organisé dans les semaines à venir afin de faire un point sur l’application de la charte. « Il faut que les Toulousains s’approprient cette nouvelle Charte des livraisons », explique Laurence Katzenmayer, maire du quartier Capitole.

Manon Laforgue / touleco-green