Grain de Sail veut lancer un immense porte-conteneurs à voiles

Grain de Sail III, un navire de 110 mètres de long pourra transporter deux cents conteneurs. | GRAIN DE SAIL

L’entreprise bretonne lancera en 2027 un porte-conteneurs de 110 m de long propulsé à la voile. Il pourra traverser l’Atlantique en treize jours.

Ils viennent du monde des énergies. Rien à voir avec l’agroalimentaire. C’est en voulant décarboner le transport maritime que les jumeaux Jacques Barreau et Olivier Barreau ont fini par créer une activité de torréfaction de café et une chocolaterie avec une implantation à Morlaix (Finistère) et dans quelques mois à Dunkerque (Nord).

Leur originalité : avoir fait le choix de cargos propulsés à la voile. Après Grain de Sail I, un navire de 24 m capable de transporter 50 tonnes de marchandise puis Grain de Sail II, 52 m pour 350 tonnes de fret, place à un nouveau projet.

L’entreprise qui devrait réaliser cette année un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros veut mettre en chantier Grain de Sail III, un porte-conteneurs entièrement propulsé par le vent avec une mise en service en 2027. Il pourra traverser l’Atlantique en treize jours.

Navire de 110 m

Ce projet conçu par le cabinet L20 Naval s’appuiera sur le savoir-faire des Chantiers de l’Atlantique. Ces derniers ont développé avec la société Solid Sail des voiles de grandes dimensions constituées de panneaux rectangulaires en composite. Ce futur navire fera 110 m de long, soit 30 m de plus que Anemos, le grand cargo à voile de la société havraise TOWT. Avec un équipage de dix marins, il pourra transporter 200 conteneurs avec un taux de décarbonation de 90 % grâce à trois mats équipés de 4 000 m2 de voiles.

Son tirant d’air de 62,50 m lui permettra de passer sous les ponts des grandes liaisons maritimes (Verrazzano à New York, canal de Panama…). « On ne diminue pas le bilan carbone, on le flingue », observe Olivier Barreau, président de Grain de Sail.

La France devrait-elle renégocier les accords européens pour mieux protéger ses secteurs économiques stratégiques (agriculture, pêche) ?

Augmentation de capital de 20 millions d’euros

Parallèlement, l’entreprise lance une augmentation de capital de 20 millions d’euros pour accompagner son développement à l’horizon 2030. Avec Grain de Sail III, l’entreprise veut diminuer le coût du transport en jouant sur les économies d’échelle. « Entre Grain de Sail I et Grain de Sail III, ils auront été divisés par six », poursuit Olivier Barreau. Tout en restant plus cher que le transport maritime traditionnel.

Pour convaincre, la société mise sur la qualité de service de porte-à-porte. Elle n’oublie pas pour autant son activité à terre basée sur le chocolat et le café. À l’horizon 2030, la société met le cap sur un plan de développement en cinq points. Le café et le chocolat Grain de Sail devraient être commercialisés sur l’ensemble du territoire français d’ici à 2028. Tout en poursuivant la conquête du marché américain.

« Celle du marché européen se déploiera à partir de 2028. C’est un marché plus cloisonné et plus difficile que celui des États-Unis », précise Jacques Barreau, le directeur général. La politique commerciale devrait également permettre de « booster le taux de chargement » en allant chercher de nouveaux clients. Enfin, le développement de la flotte sera poursuivi. Pas de changement, en revanche, pour les navires qui continueront à être ancrés sur le port de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

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