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Quand recycler les cheveux permet de lutter contre la pollution des océans

13/11/2024

L'association Coiffeurs Justes organise la collecte des cheveux de près de 6 000 salons pour fabriquer des coussins dépolluants. Objectif : transformer un déchet au pouvoir absorbant important en ressource dépolluante bien utile pour les plaisanciers.

Grâce à leur structure, les cheveux possèdent la capacité naturelle d'absorber les graisses et les hydrocarbures. Un kilo de cheveux permet de retenir jusqu'à 8 litres de pollution, « et ils absorbent 2,8 fois plus vite qu'un produit synthétique », insiste Thierry Gras, fondateur de l'association Coiffeurs Justes, qui a eu l'idée de mettre à profit ce pouvoir absorbant.

Coiffés, brushés, laqués, colorés, et enfin coupés, les cheveux collectés auprès des salons adhérents de l'association, sont envoyés dans un centre d'insertion qui se charge de conditionner les cheveux des quatre coins de la France. Les boudins sont confectionnés avec des bas de contention eux-mêmes recyclés, en provenance d'hôpitaux. Les coiffeurs adhérents versent une participation annuelle qui permet de financer la collecte et le traitement des cheveux. En échange de quoi, ils peuvent afficher leur engagement écologique auprès de leur clientèle.

Placé à l'intérieur de la cale d'un bateau, ces coussins éponges sont utilisés de façon préventive pour retenir les petites fuites d'hydrocarbures qui s'échappent du moteur. Une pollution invisible qui passe sous les radars. « Les cales de bateaux recrachent 10 centilitres d'hydrocarbures par an. Ça ne semble pas énorme, mais sachant qu'il y a 4,7 millions de bateaux en France, ça fait 1 million de litres, l'équivalent d'une marée noire ». Thierry gras milite pour que la réglementation rende obligatoire l'utilisation des boudins de fonds de cale fabriqués à partir de cheveux. « C'est un déchet incompressible, autant l'utiliser. Et avec 4 000 tonnes de cheveux produit par an, pour 80 000 salons sur le territoire, la marge de progression est énorme ! » .

D'autant que le potentiel des cheveux ne se limite pas à la dépollution des mers. Ils peuvent également être utilisés en milieu industriel ou dans les lacs et les fleuves. A suivre.

Romain Pernot / actu-environnement

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