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Transports. Urbanloop : le coup d’accélérateur

26/11/2024

Transports. Urbanloop : le coup d’accélérateur

© DR

Après avoir réussi son baptême du feu lors des JO de Paris avec plus de 10 000 voyageurs transportés, la société nancéienne poursuit son développement en France et à l’international et recrute une dizaine de personnes.

L’invitation était alléchante mais le pari risqué. En s’exposant aux yeux de la planète entière – l’expression n’est pas usurpée – Urbanloop jouait gros. Le système innovant de transport public par capsules intelligentes, alimentées à l’électricité, a ainsi franchi du côté de Saint-Quentin-en-Yvelines un nouveau palier dans son développement. En premier lieu, en termes de communication, l’effet JO a parfaitement rempli son rôle : « Nous avons eu une présence médiatique sans précédent, explique Jean-Philippe Mangeot, président et fondateur d’Urbanloop. La plupart des JT nationaux ont parlé de nous, mais aussi beaucoup la presse écrite internationale. Nous avons eu à cœur de communiquer sur le fait que nous avions dépassé le stade de la simple innovation technologique, comme cela pouvait être lors des premiers reportages. Notre sérieux est aujourd’hui connu de tous, nous devons communiquer sur des propositions concrètes d’aménagement dans les villes. »

Bientôt à Abu Dhabi ?

Mais en la matière, il faut marcher sur des œufs. Si le projet nancéien d’un aménagement d’une ligne sur les rives de Meurthe à l’horizon 2027 est connu et détaillé, les autres projets en France ou à l’international sont pour l’instant en discussion. La prudence et la discrétion sont de mise : « Des commandes d’études sont signées pour des collectivités en Lorraine et ailleurs en France, ainsi que pour de grands groupes industriels », se limite à commenter Jean-Philippe Mangeot.

Il est en revanche plus disert quand il évoque son voyage récent à Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis. Jean-Philippe Mangeot y est allé signer un premier protocole d’engagement pour développer Urbanloop sur place. L’autorité locale des transports s’est intéressée il y a six mois au concept avant de venir lors des JO se rendre compte : « L’Émirati nous a dit : je ne veux pas de discours ou de présentation, mais je veux tester par moi-même. Nous lui avons donc indiqué où prendre une capsule et il nous a rejoints quelques stations plus loin, conquis. Le concept correspondait exactement à ce qu’il recherchait. » Preuve de l’efficacité de l’expérimentation en conditions réelles, cet épisode laisse aussi entrevoir un énorme marché dans les émirats puisqu’il s’agirait d’y établir aussi une zone technique de maintenance.

Les expérimentations continuent

Même si les JO sont terminés, la ligne d’expérimentation en Île-de-France continue d’être exploitée encore pendant 17 mois. À ce jour, plus de 10 000 passagers ont pu tester Urbanloop, dont 6 500 durant les Jeux olympiques. « C’est fabuleux, nous ne pensions jamais avoir autant d’utilisateurs ni autant de retours positifs. Grâce à un QR code, les usagers ont pu évaluer les différentes prestations, le confort, la vitesse, et faire des remarques sur le design et nous avons eu la très bonne moyenne de 3,7 sur 4. » Le nombre d’utilisateurs est tombé à une centaine par jour – le circuit ne desservant plus les sites olympiques – mais cette inscription dans la durée permet d’effectuer des tests de durabilité. C’est aussi l’idée de l’expérimentation qui sera menée à partir du 1er janvier 2025 sur le circuit de Tomblaine. « Nous allons faire rouler nos capsules huit heures par jour, en conditions réelles. L’idée est de pouvoir confronter le système aux intempéries, au froid, au gel, à la pluie. » C’est donc sur deux tableaux que joue actuellement Urbanloop, l’un technique, l’autre commercial. La réunion des deux ayant été rendue possible par l’homologation de l’État accordée au concept juste avant l’expérimentation des JO.

Pour mettre sur les rails notamment la future ligne nancéienne, qui desservira la future cité judiciaire et sera connectée à la ligne 1 du trolleybus, depuis un parking relais pour accueillir les voitures en provenance du nord de l’agglomération et de Metz, Urbanloop a lancé une opération de recrutement d’une dizaine de personnes pour accompagner son développement, notamment à l’international. Les profils recherchés sont variés, du monteur en mécanique, au technicien informatique en passant par le designer 3D, sans oublier un poste de chef de projet « Nancy Rives de Meurthe » exigeant une première expérience réussie sur un projet Transport en Commun en Site Propre (TCSP) de surface. Si tout est loin d’être joué pour Urbanloop, lancé il y a sept ans à peine sur les bancs d’écoles d’ingénieurs, tous les voyants affichent pour l’instant la même couleur : le vert !

lasemaine

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