Le salon des Solutions
environnementales & énergétique du Sud-Ouest

Les Actualités

TerrOïko, la Tarnaise engagée en faveur de la biodiversité

27/11/2024

TerrOïko, la Tarnaise engagée en faveur de la biodiversité

Fondée en 2012 à Sorèze, dans le Tarn, TerrOïko s’appuie sur la recherche, l’ingénierie et la technologie pour aider les acteurs de l’aménagement du territoire à gérer et, in fine, protéger la biodiversité. Avec la prochaine commercialisation de son logiciel SimOïko, qu’elle utilisait jusqu’alors uniquement en interne, l’entreprise franchit une étape important de son développement.

« En matière d’ingénierie écologique, la France est très en avance sur la plupart des autres pays du monde », constate Christophe Plotard, responsable de la communication de TerrOïko. Grâce à son expertise en matière de gestion de la biodiversité, l’entreprise installée à Sorèze, dans le Tarn, contribue à son niveau à la consolidation de ce leadership français et à la protection de la biosphère, l’une des neuf limites planétaires. « Mais nous ne sommes pas des militants, notre assise est scientifique », précise Christophe Plotard.

« TerrOïko est un pont entre la recherche scientifique et ses applications concrètes », poursuit-il. Fondée en 2012 par deux docteurs en écologie, Sylvain Moulherat et Catherine de Roincé, l’entreprise tarnaise s’est spécialisée en « technologies numériques et ingénierie écologique pour la gestion de la biodiversité ». Elle compte aujourd’hui vingt-salariés salariés. Sa clientèle se compose principalement de grands groupes (Réseau SNCF, Vinci, Eiffage, etc.), de parcs naturels et de collectivités publiques, à l’instar de Toulouse Métropole, que Terroïko accompagne notamment dans le cadre du projet de franchissement de la Garonne au nord-ouest de la ville.

La biodiversité, élément central de l’aménagement du territoire

« Pour planifier l’aménagement de son territoire, une collectivité a besoin de connaître les zones à préserver en matière de biodiversité, c’est-à-dire là où vivent et se déplacent les espèces. Ce doit être stipulé dès l’étape du PLU [1] », explique Christophe Plotard. Les autorités environnementales peuvent aller jusqu’à bloquer un projet qui ne tiendrait pas compte de ces exigences, comme cela s’est déjà produit à Nîmes, où TerrOïko a permis par la suite de trouver un scénario valable.


Le logiciel Ocapi permet d’estimer la densité des espèces à partir de photos prises par des capteurs - TerrOïko

Près de chez elle, l’entreprise est également venue au soutien de la Ville d’Albi, dans le cadre d’un projet original. « Dans sa lutte contre les moustiques, la municipalité a souhaité s’appuyer sur les chauves-souris, leurs prédateurs naturels. On a utilisé notre logiciel pour simuler l’implantation de ces mammifères en fonction de leurs préférences de milieux naturels, afin de déterminer où il était le plus judicieux d’installer des gîtes », raconte Christophe Plotard.

SimOïko, simulateur de la vie des espèces, arrive sur le marché

« Nos trois piliers sont les services d’ingénierie, la recherche et les solutions logicielles », rappelle-t-il. Sur le dernier volet, TerrOïko exploite principalement SimOïko, simulateur de la vie des espèces. Issu des travaux de thèse de Sylvain Moulherat, ce logiciel de modélisation projette l’évolution d’une espèce dans un territoire : faire naître des petits, qui grandissent, se reproduisent, se déplacent... « Cette réalité virtuelle, qui permet de représenter la complexité du vivant, aide les gestionnaires des espaces urbains et naturels à piloter leurs projets d’aménagement », précise-t-il

Dès la fin de l’année, SimOïko sera mis à disposition de plusieurs chercheurs, avant d’être commercialisé à un public plus large. « Cela fait douze ans que nous utilisons le logiciel en interne. Désormais, nous considérons que c’est le bon moment pour le rendre accessible et le marché nous le demande », affirme Christophe Plotard. Grâce à cette solution logicielle, l’entreprise, qui a déjà réalisé environ 800.000 euros de chiffre d’affaires l’an dernier, bénéficiera d’une « deuxième ligne de recettes » s’ajoutant à la vente de services d’ingénierie.

Réduire les risques de collision avec Ocapi

En plus de SimOïko, une autre plateforme baptisée Ocapi est accessible directement depuis leur site. Celle-ci permet d’estimer la densité de population d’une espèce à partir de photos. « Si vous voulez réduire le risque de collision sur une route ou un chemin de fer, vous devez savoir où il y a le plus de passages d’animaux », énonce Christophe Plotard. Ainsi, assisté par l’intelligence artificielle, le logiciel va ingérer et trier un grand volume de photos prises par des capteurs, puis cartographier les résultats, jusqu’à extrapoler sur un territoire plus large, permettant à TerrOïko d’adresser à son client des recommandations.

Une fois les préconisations appliquées, les capteurs sont laissés en place « pour valider que les mesures d’éloignement sont bien efficaces » et « n’ont pas provoqué de déplacements du trafic ailleurs ». En partenariat avec le constructeur de capteurs toulousain SIconsult, TerrOïko travaille désormais au développement de boîtiers de nouvelle génération « avec IA intégrée ». La technologie a pour objectif de faire un premier tri à l’intérieur de l’objet afin d’éviter le stockage et transfert de données lourdes et inutiles.

Marie-Dominique Lacour / touleco-tarn


Annonce Publicitaire