"On perd quinze mois d'espérance de vie sur l'agglomération à cause de la pollution" : les ZFE dans la tourmente dans la Métropole de Lyon

Depuis la mise en place des ZFE, plus de 40 000 véhicules Crit'Air 3 n'ont plus le droit de rouler dans l'agglomération lyonnaise. (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

Après le vote en commission spéciale en faveur de l'abrogation des ZFE, ces zones à faibles émissions, le projet de loi sur leur simplification arrive à l'Assemblée nationale. Dans certaines villes comme à Lyon, guidée par les écologistes, la possible suppression de ces zones inquiète.

Poursuivre dans cette voie ou abroger définitivement les ZFE où les véhicules les plus polluants sont exclus ? Les députés entament mercredi 9 avril l'examen de la proposition de loi sur la simplification des ZFE. Le dispositif a fait ses preuves dans la métropole de Lyon, selon Atmo, l'organisme chargé d'examiner la qualité de l'air.

D'après son travail de projection, l'impact est même très significatif. "Les différentes interdictions successives de l'arrêt des feux amènent à une baisse de 20% des émissions d'oxyde d'azote sur le territoire de la métropole. C'est ce qu'on peut espérer comme gains depuis le 1er janvier", explique Marine Latham, la directrice générale de l'Atmo.

"On sait dire de manière assez certaine que c'est la baisse à laquelle on peut s'attendre. Donc retirer la ZFE, c'est un risque que les taux remontent puisqu'on va couper cet élan de renouvellement des véhicules", ajoute Marine Latham. L'organisme rappelle que, par endroits, en bord de périphérique par exemple, la concentration de pollution de l'air est quatre fois supérieure aux recommandations de l'OMS. Supprimer les ZFE serait "irresponsable", estime le président de la métropole, l'écologiste Bruno Bernard.

"Il y a naturellement des améliorations à apporter dans ces ZFE, mais repartir à zéro serait vraiment déraisonnable."

Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon à franceinfo

"On sait qu'en France, on évalue à 40 000 morts prématurés par an liés à la pollution de l'air. C'est énorme ! On perd quinze mois d'espérance de vie sur l'agglomération à cause de la pollution", alerte encore le président de la métropole.

Plus de 40 000 véhicules Crit'Air 3 n'ont plus le droit de rouler depuis le 1er janvier dans l'agglomération lyonnaise. En théorie d'ailleurs, car dans les faits, il n'y a pas de contrôles. Les polices municipales ont d'autres priorités et les radars n'ont pas été mis en place par l'État.

francetvinfo