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Transition écologique : pourquoi les entreprises sont un maillon décisif

11/03/2024

Transition écologique : pourquoi les entreprises sont un maillon décisif

Aucune entreprise n’a durablement intérêt à saccager son environnement.    PFÜDERI DE PIXABAY

Faire des entreprises le bouc émissaire de l’écologie est confortable mais vain. Efficientes et contrôlables, elles peuvent avoir un réel impact sur la transition parce qu’elles bénéficient de trois avantages principaux par rapport à nous.

S’agissant d’écologie, qui est l’enjeu crucial de notre époque, les entreprises se trouvent souvent placées, à leur corps défendant, sur le banc des accusés. Tout ce que nous consommons, qui pollue ou épuise la planète, il a d’abord fallu le produire. Et qui le fait, sinon les entreprises ? Plus facile de les dénoncer que de nous en prendre à nous-mêmes, qui achetons leurs produits ! C’est la stratégie du bouc émissaire, aussi confortable que vaine. Contre quoi je voudrais proposer une autre approche, qui ferait des entreprises un maillon possiblement décisif de la transition écologique. Parce qu’elles sacrifieraient leur rentabilité sur l’autel de la planète ? Bien sûr que non ! Mais parce qu’elles bénéficient, par rapport à nous, de trois avantages principaux.

Le premier, c’est qu’elles sont constituées, par définition, de professionnels, toujours plus efficients que les amateurs que nous sommes tous, dans notre vie privée. De quel pourcentage avez-vous réduit votre consommation d’essence en modifiant votre façon de conduire ? Peut-être de quelques points si vous avez la fibre écologique.

Les constructeurs d’automobiles ont fait beaucoup plus de progrès : la consommation moyenne de carburant, au kilomètre parcouru, a diminué d’un tiers depuis les années 1960, en même temps que la sécurité, active comme passive, de nos voitures progressait considérablement. Si l’on ajoute à cela que les radars nous ont fait lever le pied plus efficacement que les leçons de morale, on peut en conclure que les entreprises et l’Etat ont sauvé plus de vies que les belles âmes qui leur reprochent (parfois à juste titre) de n’en pas faire assez.

Comment financer la décarbonation ?

Deuxième avantage des entreprises, dont elles se plaignent volontiers : elles sont plus faciles à contraindre et à contrôler. On ne va pas mettre un policier dans chaque salle de bains pour savoir si nous prenons, comme c’est souhaitable, une douche plutôt qu’un bain : ce serait matériellement et politiquement impossible. Alors qu’on peut soumettre les entreprises à un certain nombre de normes environnementales (qu’il faut souhaiter européennes, voire mondiales), et les sanctionner si elles ne s’y plient pas. C’est notre intérêt à tous, donc aussi, du moins à long terme, le leur.

Troisième avantage : il y a là de l’argent à gagner, pour les entreprises, et c’est tant mieux ! S’il fallait renoncer au profit pour sauver la planète, la planète serait foutue, ou plutôt l’humanité le serait. Il faut donc faire du profit en sauvant la planète : c’est l’un des enjeux décisifs du développement durable et spécialement, pour nos entreprises, de la responsabilité sociétale des entreprises ou des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. On aurait tort de n’y voir que du greenwashing.

Aucune entreprise n’a durablement intérêt à saccager son environnement. Si les actionnaires l’oublient parfois, l’Etat, les consommateurs et les salariés ont de plus en plus les moyens de le leur rappeler. La décarbonation de l’économie va coûter effroyablement cher. Comment la financer, sinon en créant de la richesse ? C’est en quoi la croissance et l’écologie peuvent et doivent aller de pair : la transition énergétique a besoin de croissance pour être possible, la croissance a besoin de cette transition pour être durable.

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